Ce blog traite de l'antiquité romaine, mais je pense pourtant qu'il en dit également beaucoup sur moi. Non pas que je m'y expose et que j'y raconte ma vie (un peu quand même...) mais, ne serait-ce qu'à travers le choix des sujets, je suppose que j'y dévoile un peu de moi-même. Je ne suis aucune chronologie, aucune logique thématique, seulement mes envies et, fatalement, il doit bien y avoir un peu de mon inconscient caché derrière tout ça. Et puis, je glisse parfois quelques informations personnelles : sur mon attirance pour Marc-Antoine, mon ambiguïté vis-à-vis de Cicéron, mon amour inconditionnel pour Tibère, le nombre de mes tatouages, mes goûts musicaux, mon addiction aux séries TV... Et bien, en voici une autre : je suis une boulimique de lecture. A un niveau que d'aucuns qualifieraient sans doute de pathologique. Je fais vivre à moi toute seule les principales librairies de Nîmes, les vendeurs de Goyard vont bientôt m'appeler par mon prénom, j'écume les foires aux livres, je peux me diriger dans les rayons de la médiathèque les yeux fermés, mon appartement ressemble à l’entrepôt d'Amazon (logiquement, je devrais mourir sous l'éboulement d'une de mes bibliothèques...), et la question
"Quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ?" me plonge dans un abîme de tourments inexprimables. Si c'est une maladie, elle est incurable. J'ai essayé : j'ai failli faire une dépression. Donc, je laisse libre court à mon addiction, et je me réapprovisionne régulièrement chez des dealers patentés.
Parmi eux, le site
www.livrenpoche.com figure en bonne place : site de vente en ligne de livres d'occasion, il me permet d'assouvir mon vice sans hypothéquer la baraque. De plus, j'ai eu l'occasion de participer, pendant plusieurs années, à l'association lancée par les dirigeants de ce site -
www.bibliopoche.com - pour lequel je chroniquais les livres de mon choix. L'association a malheureusement été dissoute. Toutefois, le site reste actif et je vous recommande vivement d'aller le visiter : vous y trouverez une base de données fournie, comportant toute sorte d'ouvrages, avec les avis des lecteurs, les informations de l'éditeur, et le lien afférent pour pouvoir commander sur
www.livrenpoche.com Je précise que je n'ai aucun intérêt financier, mais j'insiste car, vraiment, le site vaut le détour : les envois sont rapides, l'équipe hyper compétente et sympathique, et les prix imbattables. Je crois que ça mérite bien un peu de promo, non ?
En tous cas, au cours des années où j'ai eu l'occasion de rédiger des commentaires pour l'association, j'ai bien souvent choisi de me pencher sur des livres en lien avec... Rome, bien sûr ! (Je sais, mon cas est désespéré...) Les gens de livrenpoche m'ont gentiment permis de reproduire ici les textes que je leur avais envoyés. J'avais envisagé de les réécrire pour le blog mais, finalement, je n'y ai rien changé : ces chroniques correspondent à ce que j'ai ressenti à la lecture des livres en question, raison pour laquelle elles me semblent se suffire à elles-mêmes. Classées par ordre alphabétique, elles sont à chaque fois suivies du lien renvoyant à la page correspondante sur le site de bibliopoche... Vous avez donc de quoi piocher quelques idées de lecture. Quant à moi, je continuerais à donner mon avis sur les romans, essais, biographies, etc. que j'aurais l'occasion de lire - mon blog servira aussi à cela.
"L'AFFAIRE CAIUS" de Henry Winterfeld.
Dans la Rome du Ier siècle, l'école Xanthos accueille une poignée
d'enfants de notables. Un jour, une dispute éclate entre Caius et Rufus,
ce dernier ayant écrit "Caius est un âne" sur une tablette.
L'inoffensive plaisanterie prend pourtant une tournure dramatique : le
lendemain, le maître est agressé, et une inscription identique a été
tracée, apparemment de la main de Rufus, sur le temple de Minerve. C'est
un sacrilège, et le coupable encourt une condamnation à mort. Les
écoliers sont vite persuadés de l'innocence de leur camarade, et
décident de mener l'enquête pour le disculper. Mais l'instigateur du
complot semble être un personnage haut placé, et il va falloir se
montrer prudent.
Ce roman historique s'adresse aux jeunes lecteurs, invités à suivre des
héros de leur âge dans la Rome impériale. Les personnages sont tous très
attachants : chacun possède une personnalité bien définie (le peureux,
le bagarreur, l'intello, le maître bougon...), sans pour autant se
résumer à des stéréotypes. L'intrigue, ingénieuse et haletante, tient
remarquablement la route, et la société romaine y est dépeinte avec
simplicité et finesse - les deux aspects s'entremêlant avec fluidité,
dans un récit vivant et sans temps mort. La richesse du vocabulaire et
l'élégance de l'écriture achèvent de faire de ce livre un roman
agréable, tant pour les enfants que pour les adultes.
Je n'avais jamais lu ce roman, dont on m'avait pourtant souvent parlé.
Le ridicule ne tuant pas, je suis retombée en enfance... et j'en suis
enchantée ! Ni le style d'écriture, ni l'intrigue ne déparerait dans un
roman pour adultes : l'enquête m'a tenue en haleine bien plus que de
nombreux polars, et elle s'insère naturellement dans une Rome antique
très bien décrite. J'ai tout de suite apprécié les personnages, et
surtout le maître d'école qui, d'abord un peu revêche, s'avère
finalement un allié sympathique et indispensable à nos jeunes héros,
courageux mais trop immatures pour mener leur enquête à bien tous seuls.
Loin de concerner uniquement les plus jeunes, ce roman trouvera aussi
son public parmi les adultes. On pourrait en déduire que j'ai 11 ans
d'âge mental, mais peu importe : j'ai tout simplement adoré ce livre,
que je n'ai pas lâché !
http://www.bibliopoche.com/livre/L-affaire-Caius/39705.html
"BEN-HUR" de Lewis Wallace.
Sous le règne de l'empereur Tibère, le Romain Messala revient à Jérusalem, où il retrouve son ami d'enfance Juda, descendant de la noble lignée des Hur. Hélas, l'amitié laisse la place au ressentiment : Messala, arrogant et convaincu de la supériorité de sa race, a bien changé. Lorsque Ben-Hur manque de tuer accidentellement le procurateur, Messala s'acharne : dépouillé de ses biens, arraché à sa famille, Ben-Hur est condamné aux galères. Des années après, il sauve la vie d'un riche romain, qui l'adopte et fait de lui son héritier. De retour en Judée, il est obsédé par l'idée de retrouver sa mère et sa sœur, et veut se venger de Messala. Pendant ce temps, le fils d'un charpentier arpente la Judée : accomplissant des miracles, il se dit fils de Dieu et entraîne derrière lui des fidèles de plus en plus nombreux...
Le roman s'ouvre par la naissance du Christ et se referme sur sa crucifixion. Si l'histoire est connue grâce à sa fidèle adaptation au cinéma, le livre, bien que centré sur Ben-Hur, dresse un parallèle entre
Jésus et le héros, dont on suit les aventures autant que le cheminement spirituel - les premières symbolisant le second. Dans un style simple et agréable, l'auteur nous entraîne dans une histoire haletante et émouvante, tout en exposant clairement la situation du peuple juif dans l'Empire romain, et l'action est contrebalancée par les introspections de Ben-Hur et ses hésitations amoureuses. Reste un parti pris pro-chrétien revendiqué, et des personnages fortement manichéens, à l'instar de Messala. De l'aventure, de la romance, de la spiritualité...
J'ai beaucoup aimé ce roman, qui lie tous ces genres avec brio. L'aspect chrétien de l'oeuvre, plus marqué que je ne l'aurais cru, m'a surprise, mais j'ai été touchée par la sincérité derrière les mots, par ce que l'auteur, de toute évidence, y a mis de sa propre expérience. Au point que, finalement, les passages sur le Christ m'ont davantage intéressée ! Malgré quelques travers (personnages caricaturaux, omniprésence du thème de la dualité - par exemple entre les deux femmes qui font battre le cœur de Ben-Hur ou entre Ben-Hur lui-même et le Christ), c'est une œuvre remarquable, qui ne décevra pas ceux qui ont aimé le film du même nom.
http://www.bibliopoche.com/livre/Ben-Hur/9589.html
"CAVE CANEM" de Danila Comastri Montanari.
Rome, 1er siècle après J.C. Le Sénateur Publius Aurelius est issu d'une riche famille patricienne. Epicurien convaincu, s'il collectionne les conquêtes féminines, il est également un fin lettré, perspicace et curieux, avec une propension à s'attacher à la résolution d'affaires mystérieuses... Au cours d'un voyage, il fait une halte dans la Villa des Plautii et apprend que l'aîné de la famille a été retrouvé noyé dans un vivier de murènes. Très vite, le Sénateur comprend qu'il s'agit d'un meurtre et qu'on l'a poussé. Mais entre sa veuve qui ne semble pas touchée par ce décès et la fille de celle-ci, son frère devenu seul héritier, la première épouse de son père et le fils de cette dernière, les suspects ne manquent pas. Publius Aurelius a fort à faire pour démasquer l'assassin...
Il s'agit d'un roman policier de facture assez classique. Cependant, l'intrigue est bien menée, ses nombreux rebondissements tiennent le lecteur en haleine, et le style est agréable, sans être extraordinaire. L'originalité du roman tient évidemment au cadre spatio-temporel : l'Empire romain sous le règne de Claude. L'auteur maîtrise son sujet et présente des aspects de la société et de la vie quotidienne de façon très précise, sans exposé rébarbatif. Au contraire, elle procède par petites touches, intégrant ces éléments à la narration avec naturel et fluidité. Qu'il s'agisse des rapports familiaux, du statut des esclaves ou plus simplement du maquillage ou des habitudes alimentaires de l'époque, tout cela confère au récit une atmosphère unique.
M'intéressant à l'Empire romain et appréciant les romans policiers, j'ai été enchantée par cet ouvrage qui mêle habilement les deux. L'intrigue est assez prenante, mais c'est surtout l'atmosphère que dégage ce livre que je retiendrai. Je me suis véritablement sentie transportée dans l'Empire du 1er siècle, au sein d'une famille romaine et des rapports complexes qui la régissent. Plus encore, tous les détails sur le quotidien m'ont ravie : j'ai appris énormément de choses, sans jamais m'ennuyer. Quant aux personnages, si je ne me suis pas vraiment attachée à eux, je les ai trouvés très crédibles et j'ai rapidement été happée par le récit. C'est pour moi un excellent roman, et je compte bien lire les autres ouvrages de la série !
http://www.bibliopoche.com/livre/Cave-canem/181237.html
"CLÉOPÂTRE" de Oscar de Wertheimer.
Cléopâtre : que n'a-t-on écrit sur le reine d’Égypte ? Descendante des Lagides, qui n'ont rien à envier aux Atrides, en guerre contre son frère et mari Ptolémée XIII, elle s'en remet à César, vainqueur de Pompée dans la guerre civile romaine. Séduisant l'Imperator, elle remonte sur le trône, lui donne un fils et l'accompagne à Rome. Obligée de regagner l’Égypte après la conjuration des Ides de Mars, Cléopâtre assiste aux premiers temps de la fragile alliance entre Octave et Antoine. C'est à ce dernier qu'elle lie son sort : ils deviennent amants et nourrissent ensemble le rêve d'un royaume oriental recouvrant celui naguère conquis par Alexandre. Las, la guerre reprend entre les triumvirs, et la défaite d'Actium sonne le glas des ambitions du couple, contraint au suicide. La mort de Cléopâtre, plus encore que sa vie, l'élève au rang de légende.
S'ouvrant sur une description de la ville d'Alexandrie et sur un résumé de l'histoire des Lagides, le livre se divise ensuite en deux parties, respectivement consacrées à César et Antoine. Riche en détails, il en oublie même parfois Cléopâtre, absente durant plusieurs chapitres. Inexplicablement, s'il développe longuement certains événements, il ne fait qu'en évoquer d'autres pourtant moins connus, rendant la compréhension ardue pour qui n'est pas versé dans l'histoire antique. Dans un style romanesque très agréable, mais souvent lyrique, l'auteur interprète les actes et les sentiments des protagonistes - malheureusement sans autre source que son imagination. A quoi s'ajoutent quelques erreurs historiques et chronologiques anecdotiques mais regrettables, et des propos franchement misogynes...
Amante et chef de guerre, sensuelle et ambitieuse, subtil et redoutable animal politique : de toute évidence, l'auteur est fasciné par Cléopâtre ! C'est ce qui m'a séduite dans ce livre, bien que les interprétations psychologiques ne m'aient pas convaincue. Malheureusement, le parti pris de l'auteur est aussi sa principale faiblesse : se basant par exemple sur des sources notoirement hostiles à Antoine, il en trace un portrait caricatural et partial, ôtant toute crédibilité à l'ouvrage. J'ai vraiment regretté ce manque total d'objectivité, qui m'a profondément déçue. Je suis également circonspecte devant des erreurs historiques patentes. Reste donc une écriture, un souffle épique qui offre un beau roman, à défaut d'une biographie historiquement exacte...
http://www.bibliopoche.com/livre/Cleopatre/164259.html
"DE LA NATURE" de Lucrèce.
Résumer "De La Nature" de Lucrèce tient de la gageure. En six livres, l'auteur explique les phénomènes naturels, afin de libérer son lecteur des superstitions qui troublent l'âme. Il y aborde différents sujets : la formation des corps, constitués d'atomes et de vide, et leurs mouvements (I, II); la nature de l'âme, unie à l'esprit et au corps, et la façon dont elle est affectée par la matière, au travers des sens et des idées (III, IV); la formation et la fin inéluctable du monde, et les causes des phénomènes naturels comme la foudre ou les nuages (V, VI). Texte philosophique visant à transmettre la doctrine épicurienne et poème matérialiste au souffle digne de Dante, "De la Nature" est une œuvre autant philosophique que littéraire, aussi inspirante qu'exaltante.
Dans ce texte adressé à son ami Memmius, Lucrèce tente donc de le délivrer de l'angoisse de la mort et de la crainte des Dieux pour lui permettre d'atteindre l'ataraxie, à travers une approche matérialiste de l'univers et la vulgarisation scientifique. Ici, la traduction en prose est convaincante, préservant une langue musicale et rythmée. Malgré son lyrisme et un propos parfois complexe, le fond demeure accessible : la forme oblige à la concision, et Lucrèce se base sur des expériences quotidiennes, évidentes. Panorama exhaustif des connaissances antiques, le livre fait parfois sourire, mais étonne aussi : ainsi, la démonstration de la structure atomique, la théorie de la fin de l'Histoire, voire l'ébauche du darwinisme... S'y ajoutent des propos sur l'amour, la politique, la sagesse, etc., toujours sous le prisme d'une sorte d'athéisme pratique où les Dieux, indifférents aux destins des Hommes, n'ont aucun rôle sur le sort du monde ou de la nature.
Honnêtement, j'appréhendais de me lancer dans cette lecture, que je craignais austère et compliquée. Au contraire, l'écriture souple et fluide, poétique et chantante, m'a charmée. Rien ne m'a paru hermétique, et j'ai été frappée par la modernité du propos et par la force de l'argumentaire. Il y a du Dante pour le lyrisme, du Nietzsche pour l'évidence de certaines thèses, et le fond, parfois, m'a évoqué l'esprit des Lumières. Une œuvre époustouflante qui allie une doctrine philosophique toujours d'actualité à un texte poétique sublime et quasiment transcendant. Même les allergiques à la philosophie, qui n'y voient que théories absconses incompréhensibles, seront séduits et bluffés.
http://www.bibliopoche.com/livre/De-la-nature/14785.html
"LES DERNIERS JOURS DE POMPEI" de Edward George Bulwer-Lytton
Pompéi, 79 après J.C. Nydia, jeune esclave aveugle, est éprise du beau Grec Glaucus. Celui-ci ne le remarque pas : il aime et est aimé de la douce et innocente Ione. Mais le tuteur de la jeune femme, l’Égyptien Arbacès, est également fou d'elle. Ce prêtre d'Isis, respecté de tous, est en réalité un être retors, avide et sans scrupule. Déterminé à conquérir Ione, il est prêt à tout pour écarter son rival. Une première tentative échoue ; les amants se croient en sécurité. A tort : calomnies, sortilèges, poisons... Arbacès ne recule devant rien et, ayant assassiné le frère d'Ione, serviteur d'Isis récemment converti au christianisme, il parvient à faire accuser Glaucus. Nydia, désespérée, va tenter de sauver l'homme qu'elle aime. Pendant ce temps, le volcan gronde, mais nul n'est préparé à la catastrophe qui va s'abattre sur Pompéi...
Ce gros roman, écrit en 1834, ancre son récit dans l'Antique cité de Pompéi. Situant très précisément l'action dans ses ruines, l'auteur offre de longues descriptions de la vie quotidienne, intimement liées à l'intrigue. Complots, sortilèges, amours contrariées, personnages manichéens, et châtiment divin prenant la forme du Vésuve : peu de nuance dans cette histoire, pourtant prenante. Malheureusement, le style a vieilli : suranné et ampoulé, il prête aux protagonistes des discours emphatiques, parfois risibles. La lenteur de la narration peut également lasser. C'est pourtant le charme de ce livre, qui emporte le lecteur il y a 2000 ans, dans cette petite ville de Campanie où, autrefois, des hommes ont vécu, où ils se sont aimés, où ils se sont trahis.
J'ai apprécié ce livre, bien que l'intrigue ne m'ait guère enchantée. Cependant, j'en ai suivi les péripéties sans déplaisir - l'action s'accélérant dans la dernière partie. Car le roman se déroule avec une lenteur qui permet à l'auteur de décrire les moindres détails de la vie quotidienne, tant des esclaves que des sénateurs, commerçants, gladiateurs... Séduite par l'aspect documentaire mais accessible de l'ouvrage, je me suis sentie transportée dans ce monde qui n'est plus. Ce livre fait vivre l'Histoire et relie le passé au présent, ceux qui ont été à ce qui subsiste d'eux aujourd'hui : des cendres, quelques ruines et, finalement, l'universalité des sentiments humains.
http://www.bibliopoche.com/livre/Les-derniers-jours-de-Pompei/11690.html
"DICTIONNAIRE DE LA MYTHOLOGIE GRECQUE ET ROMAINE" de Joël Schmidt.
Comme la plupart des gens, vous connaissez Zeus, Athéna ou Poséidon, leur fonction, leurs attributs. La guerre de Troie, l'Odyssée d'Ulysse ou les aventures de Thésée vous sont familières. Mais faites-vous la différence entre Éros et Cupidon ? Pouvez-vous définir ce qu'est un Héros ? Connaissez-vous l'origine de la corne d'abondance, du Dieu Dyonisos ? Qu'est-il advenu d'Ariane, abandonnée par Thésée après sa lutte avec le minotaure ? Saviez-vous qu'un mythe du déluge existait dans la mythologie Grecque ? Pourquoi Sisyphe a-t-il été condamné à pousser indéfiniment le même rocher, ou Cassandre maudite par Apollon ? Qui a lié le nœud Gordien ? Autant de questions, et bien plus encore, auxquelles répond ce dictionnaire.
Écrit par Joël Schmidt, éminent spécialiste de l'Antiquité, ce dictionnaire très complet rassemble, de "Abas" à "Zodiaque", les légendes et figures mythologiques grecques et romaines. L'auteur s'est attaché à un récit brut, présentant les différentes versions relatées par les textes, sans s'embarrasser d'analyse ou d'interprétation symbolique. Agrémenté d'une multitude d'illustrations et rédigé dans un langage simple et agréable, il se lit presque comme une succession d'histoires, de façon linéaire ou au
gré des pages, chaque nom renvoyant souvent à d'autres entrées qui permettent d'approfondir le sujet. Sans doute est-ce le seul point faible du livre : c'est au lecteur de chercher son chemin au milieu des
articles, aucun renvoi ou aucune source n'étant clairement indiqué.
Passionnée par l'Antiquité, je me suis régalée avec cet ouvrage, que j'ai lu de bout en bout, comme un recueil de nouvelles - avant d'y revenir pour picorer ça et là. Je suis ravie de voir que je savais déjà pas mal de choses, enchantée d'en avoir appris de nouvelles, et et j'ai parfois été surprise... Ainsi ai-je découvert les Dieux Terminus, Fraude et... Lucifer ! Je me suis plongée avec délice dans les histoires de ces divinités antiques, humaines et passionnées, de ces héros et de ces nymphes dont les aventures ont une valeur universelle tant leurs sentiments les rendent proches de nous. Un éclairage bienvenu pour comprendre notre propre civilisation, qui doit tant aux mythes Grecs et Romains. Mais pas seulement : je sais désormais pourquoi mon oncle avait baptisé sa tortue Atalante ! Preuve que la mythologie mène à tout...
http://www.bibliopoche.com/livre/Dictionnaire-de-la-mythologie-grecque-et-romaine/177206.html
"DU SANG SUR ROME" de Steven Saylor.
En 80 avant J.C., Rome est encore traumatisée par les récentes proscriptions. Gordien, enquêteur privé, reçoit la visite du jeune esclave Tiron, qui vient lui demander d'aider son maître, un avocat débutant du nom de Cicéron. Celui-ci assure la défense de Sextius Rocius, accusé de parricide : il aurait engagé des tueurs pour assassiner son père, avec lequel il était brouillé. Or Sextius, prostré et terrorisé, refuse de parler. Gordien, malgré les menaces dont il est l'objet, accepte l'affaire. Son enquête lui permet de remonter jusqu'aux cousins de Sextius, visiblement impliqués. Mais, tandis que Cicéron peaufine sa plaidoirie, la piste conduit Gordien jusqu'à un riche affranchi du puissant dictateur Sylla... Ce dernier était-il au courant ? Et pourquoi donc l'instinct de Gordien lui souffle-t-il de se méfier de Sextius ? L'affaire, décidément, s'avère aussi complexe que dangereuse.
Suivant pas à pas le narrateur, Gordien, ce livre tente de nous transporter dans la Rome Antique. La simplicité des descriptions et le ton naturel du récit et des nombreux dialogues y réussissent en partie, malgré une absence de détails et quelques lourdeurs dans la narration (ainsi la biographie de Sylla, maladroitement amenée). Le style, vif et fluide, concourt à rendre la lecture facile et agréable. L'intrigue, par ailleurs tirée d'un procès réel, est ingénieusement construite : très prévisible à première vue, elle réserve une ultime surprise dans les dernières pages, dévoilant les enjeux politiques de l'affaire. Quant aux personnages, réels ou imaginaires, ils sont tous saisissants de réalisme - tant sur le plan physique que psychologique.
Partir d'un procès historique, évoqué par Cicéron, pour y greffer les aventures d'un héros imaginaire n'est certainement pas facile. Je trouve que Steven Saylor s'en sort bien, en dépit de quelques passages un peu glauques : il respecte la véracité des faits et y mêle de façon crédible son héros, Gordien. Moi qui ai lu les autres tomes, j'en ai appris davantage sur ce personnage, et j'ai surtout découvert Cicéron, tel qu'il est rarement montré : jeune avocat débutant, à l'aube de sa carrière mais déjà plein d'orgueil et de talent. Son portrait m'a enchantée ! Manque juste à Gordien l'épaisseur qu'il gagnera lors de ses futures enquêtes, au cours desquelles il croisera Pompée, César, Marc-Antoine... Une bonne raison pour prolonger cette lecture par les autres volets d'une série qui, sans être inoubliable, est aussi divertissante qu'enrichissante.
http://www.bibliopoche.com/livre/Du-sang-sur-Rome/24436.html
"GLADIATOR" de Dewey Gram.
Le vieil empereur Marc-Aurèle a décidé de désigner Maximus, son loyal
général victorieux contre les Germains, comme son successeur à la tête
de l'Empire, au détriment de son propre fils Commode. Celui-ci, un homme
cruel et violent, est furieux : il assassine son père et se proclame
Empereur, avant d'ordonner l'exécution de son rival et le meurtre de sa
femme et de son fils. Maximus parvient à s'échapper mais il est capturé
et vendu comme gladiateur en Afrique. Désespéré, il devient une
véritable machine à tuer, et la coqueluche de la foule. Lorsqu'il doit
se produire à Rome, sous les yeux du nouvel Empereur, il tient enfin une
occasion de venger les siens. Or Commode entend bien l'éliminer
définitivement. En coulisses, les opposants - dont la soeur de Commode -
s'organisent afin de le renverser, en se liguant derrière ce courageux
gladiateur, si populaire auprès du peuple...
Novélisation du film du même nom, "Gladiator" reste fidèle au scénario,
au point d'en retranscrire la moindre scène, le moindre dialogue.
Cependant, la forme écrite permet aux auteurs d'approfondir les
personnages, développant leur caractère et parfois leur histoire
personnelle : c'est surtout le cas des seconds rôles, comme le laniste
Proximo, bien plus intéressant sur papier que sur pellicule. Pour le
reste, on retrouve le propos et le ton du film - une histoire
spectaculaire avec un fond de bons sentiments. Le style est neutre, sans
risque ; pourtant, il reste efficace et les scènes de combats, les
dialogues et les intrigues s'enchaînent avec fluidité. Le roman est
prenant et l'histoire bien conçue : l'ensemble fonctionne bien.
C'est avec un peu d'appréhension que j'ai ouvert ce livre, tant
certaines novélisations laissent à désirer... Ce n'est pas le cas ici :
vous voulez "Gladiator", vous l'avez ! Ce n'est pas un mince exploit que
d'être parvenu à rendre sur papier l'ambiance du film, ses combats
enragés comme la sensibilité du héros, dans une écriture un peu banale
mais finalement agréable. J'ai apprécié le développement du caractère
des figures secondaires bien que, étonnamment, le personnage de Commode
m'ait déçue : il n'a pas la complexité ni cette aura proprement glaçante
qu'avait su lui donner Joaquim Phoenix à l'écran. Autrement, on
retrouve les mêmes inepties historiques que dans le film (Marc-Aurèle
républicain, assassiné par son fils, lui-même tué dans l'arène !), mais
la trame est formidable, et le roman à la hauteur du film. N'est-ce pas
là l'essentiel ?!
http://www.bibliopoche.com/fiche_livre.php?n=172150
"LA GUERRE DES GAULES" de Jules César.
En 58 avant J.C., Jules César se voit confier par le Sénat les pleins pouvoirs militaires en Gaule. Mais à peine prend-il ses fonctions qu'il doit combattre les Helvètes, qui ont quitté leur territoire pour marcher sur les Eduens, alliés de Rome. César, ayant pris les mesures qui s'imposent, en sort vainqueur. Mais cette bataille n'est que le prélude à celles qui suivront : il lui faudra lutter contre les Germains, les Belges, les Bretons, etc. qui profiteront tour à tour du désordre pour passer à l'offensive. Jusqu'aux Gaulois qui, rassemblés autour d'un certain Vercingétorix, se ligueront contre l'armée de César...
Composé de sept livres rédigés en 52 avant J.C. par César lui-même (chaque livre correspondant à une année), et complété par un huitième chapitre écrit après sa mort par son lieutenant Hirtius, cet ouvrage est un témoignage passionnant. Il se démarque des écrits de l'époque par une écriture simple et dépouillée, sans effet de style, et un vocabulaire accessible. S'y mêlent le récit des guerres proprement dites et la description des mœurs des autochtones. Simple présentation de faits bruts sans aucune digression, rapportant les propos au style indirect, toute propagande en semble absente. Mais il suffit de prendre un peu de recul pour comprendre à quel point le génie de César tient, justement, dans cette apparente objectivité, qui lui permet de se montrer au peuple romain comme un grand stratège et chef de guerre - qu'il était d'ailleurs.
Je me suis plongée avec délectation dans la lecture de cet ouvrage unique, tant par sa forme que par la personnalité de son auteur. Je redoutais un peu les descriptions des batailles et des mouvements de troupes, que je craignais trop techniques ou lassantes : il n'en a rien été, et j'ai été agréablement surprise par la fluidité du style et de la langue, étonnement modernes. J'ai également trouvé passionnantes les descriptions des divers peuples, et notamment le rôle des druides Gaulois ou la place de la guerre chez les Germains. Seule ombre au tableau : mieux vaut se munir d'une carte pour repérer les différents territoires, aux noms souvent peu familiers, et les déplacements de César ! Ce détail mis à part, voilà une lecture aussi agréable qu'indispensable pour qui s'intéresse un tant soit peu à la Rome Antique.
http://www.bibliopoche.com/livre/La-guerre-des-Gaules/3832.html
"JULIEN" de Gore Vidal.
Sous le règne de Constance II, l'Empire romain est devenu Chrétien,
malgré les querelles théologiques divisant l’Église naissante.
L’Empereur, redoutant les complots, surveille étroitement ses neveux
Gallus et Julien. Celui-ci, plongé dans ses livres, feint prudemment
d'adhérer à la nouvelle foi quand, en réalité, il vénère toujours en son
cœur les anciennes divinités. Mais Constance, qui n'a pas de
descendant, doit s'appuyer sur les deux frères pour gouverner : Gallus
est exécuté pour trahison, mais Julien devient César en Gaule. Bien que
fidèle à Constance, Julien est proclamé Auguste par ses soldats : il
sait alors que la guerre est inévitable. A la mort de Constant, il est
seul maître de l'Empire, et il tente alors de rétablir le culte des
"vrais" Dieux - gagnant le surnom de "l'Apostat".
Difficile de résumer ce roman en quelques lignes. Se présentant comme
les mémoires de l'Empereur Julien, entrecoupées par les commentaires de
deux de ses anciens maîtres, le livre embrasse l'ensemble de sa vie. Des
intrigues de cour à l'ultime guerre contre les Parthes, Julien relate
son ascension et son règne, mettant l'accent sur son désir de réforme
religieuse. Bien qu'écrit dans un style relativement simple (même en
Anglais), le propos est extrêmement érudit, les nuances subtiles, et
certaines notions, implicites, le rendent certainement ardu lorsqu'on
n'est pas familier de cette période de l'antiquité. Pour autant,
l'intelligence du propos, la justesse historique et la structure de
l’œuvre, permettant d'exposer plusieurs points de vue, offrent un roman
édifiant, aussi passionnant qu’instructif, avec des personnages forts,
bien campés, tout en nuances.
J'avais hâte de découvrir ce roman, qui s'attache à un Empereur souvent
maltraité. Gore Vidal présente ici le portrait d'un homme lettré, d'une
grande finesse, mais surtout sincère et touchant, tout en montrant ses
faiblesses et donc sans verser dans l'hagiographie. Je me suis parfois
perdue dans les débats théologiques, mais j'ai été happée par le
suspense (quand bien même je connaissais l’histoire !), les descriptions
vivantes des villes orientales, le faste de la cour impériale... Sans
compter l'évolution psychologique et religieuse de Julien, qui le
rendent si attachant. Moi qui ait toujours eu une tendresse particulière
pour Julien, je ne peux que vous inciter à lire ce formidable roman
historique. Même si, pour le coup, je ne suis pas totalement
impartiale...
http://www.bibliopoche.com/livre/Julien/230535.html
"LES LÉGIONS DE L'ENFER" de Carolyn J. Cherryh.
Dans un Enfer où l'on vit, on meurt, et on se réincarne à l'infini selon
les décisions de l'administration, règne le chaos le plus total : Jules
César, à la tête de ses légions, combat les Viet-Congs, alliés de
Mithridate et de Ramsès, à l'aide d'armes aussi modernes que des
fusils-mitrailleurs. Il peut compter sur Auguste, Cléopâtre,
Hatchepsout, Machiavel, Dante ou Marc-Antoine, ainsi que sur Lawrence
d'Arabie qui joue les mercenaires, et un espion en sommeil nommé
Napoléon. Mais l'arrivée impromptue de son fils Brutus complique encore
les choses. Amnésique, il prétend ne garder aucun souvenir de son
parricide, et tous ignorent qui l'a envoyé, et surtout dans quel but.
Mais César n'a guère le temps de se poser de questions : il doit sauver
Césarion, le fils qu'il a eu avec Cléopâtre, qui a rejoint un groupe de
dissidents, déterminés à renverser Satan...
Rien qu'en lisant mon résumé, vous aurez compris que vous avez affaire à
un livre déjanté ! Mettant en présence de multiples personnages
historiques (surtout antiques) dans des factions opposées, avec à leur
disposition tout un arsenal moderne, ce roman offre un scénario
délirant, original et sans temps mort. L'action ne faiblit jamais et
offre des images décoiffantes : Cléopâtre déboulant au volant d'une
Ferrari ou César dynamitant le palais de Tibère à la grenade. Passé
l'amusement cependant, l'histoire est confuse et le dénouement laisse le
lecteur sur sa faim. Le style, quant à lui, accumule les répétitions,
les maladresses et les lourdeurs - à cause d'une mauvaise traduction,
peut-être. La profusion des protagonistes enfin, pousse l'auteur à
verser dans la caricature, sans fournir de renseignements préalables -
au risque de déstabiliser quiconque ne maîtrise pas parfaitement
l'antiquité...
L'idée de départ me semblait excellente, et je suis donc un peu déçue,
et très perplexe. A mon sens, il manque à cette histoire brouillonne une
dimension, pourtant esquissée à travers le personnage de Brutus : perdu
dans ses relations avec les autres personnages, ses questionnements
perpétuels sont son propre enfer. J'aurais aimé que cette problématique
spirituelle soit approfondie... Frustration ultime : j'ai refermé le
livre sans savoir ce que Brutus fichait en enfer, ce qui semblait être
la question centrale ! Mais je reconnais que le roman, regorgeant de
clins d’œil et d'anachronismes, est parfois très amusant - ce qui n'est
déjà pas si mal.
http://www.bibliopoche.com/livre/Les-legions-de-l-enfer/13091.html
"LETTRES CHOISIES" de Cicéron.
Cicéron, né en 106 avant J.C., est surtout connu pour ses ouvrages philosophiques et ses discours. Mais il est également l'auteur d'une abondante correspondance aux destinataires variés. C'est une sélection de ces missives que présente ce livre. Classées chronologiquement, de 61 avant J.C. (sous le consulat) jusqu'à la mort de leur auteur (43 avant J.C.), elles sont adressées à des personnes aussi diverses que Crassus, Quintus (frère de Cicéron), Tiron (son esclave), Caton, Varon ou César - autant de noms familiers à ceux qui s'intéressent à l'Antiquité. Cicéron s'informe des dernières nouvelles de Rome, commente les Jeux donnés par Pompée, conseille son frère sur ses devoirs de gouverneur, cherche des appuis politiques, disserte des honneurs, ou donne simplement de ses nouvelles aux siens. Une courte introduction permet à chaque fois de comprendre la situation sous-tendant l'écriture de la lettre, apportant un éclairage précieux.
Il s'agit donc d'une sélection d'une vingtaine de lettres parmi les 800 qui nous sont parvenues. Choisies pour leur diversité de ton et de forme, elles illustrent la souplesse de leur auteur, qui sait parfaitement s'adapter aux circonstances et à ses destinataires. Mais quelles qu'en soient la forme (simple missive, conseils, requête, voire ébauche de traité) ou le style (qui va du plus sérieux au franchement comique lorsque Cicéron évoque les Jeux donnés par Pompée), on y retrouve une langue superbe, élégante et fluide, et une finesse qui les rendent délicieuses à lire. De plus, bien qu'il ne s'agisse que d'un échantillon, perce à travers ces lettres le caractère de leur auteur, aussi bien dans sa subtilité, sa sensibilité et son intelligence que dans ses contradictions et son ambition. Enfin, l'écho des grands évènements trouve une résonance particulière dans ces textes, offrant un fantastique témoignage sur cette période.
J'ai été transportée par cette lecture : j'ai dévoré ces lettres, d'une prose élégante mais simple, pleine de style et de verve. Au-delà de l'intérêt historique ou anecdotique que j'y ai trouvé, j'ai été séduite par ce qu'elles laissent entrevoir de la personnalité de Cicéron. Je connaissais l'intelligence de l'homme, mais j'ai découvert son humour, sa fragilité et surtout sa sensibilité, comme lorsqu'il s'enquiert de la santé de son esclave, ou lorsqu'il pleure sa fille disparue - une lettre terriblement émouvante. Cet ouvrage est une excellente introduction à la correspondance de Cicéron, et je suis heureuse d'avoir encore quelques 780 lettres à découvrir !
http://www.bibliopoche.com/livre/Lettres-choisies/167066.html
"MAMAN, JE NE VEUX PAS ÊTRE EMPEREUR" de Françoise Xenakis.
Néron aurait rêvé d'être chanteur, acteur, poète ou aurige. Hélas, sa mère Agrippine a d'autres ambitions : femme, elle ne peut monter sur le trône mais compte bien régner à travers son fils. Pour se faire, rien ne l'arrête : devenue l'épouse de son oncle, l'Empereur Claude, elle le persuade d'adopter Néron et l'empoisonne. Mais Néron échappe à son influence et l'écarte du pouvoir. Entre eux, l'incompréhension est totale. Néron aime sa mère autant qu'il la déteste ; sourde à la tendresse de son fils, elle a pour seul désir d'en faire un chef d'état digne de son propre père, Germanicus. Mère mal-aimante, dévorée
d'ambition, Agrippine pousse inéluctablement son fils à se détruire - et à la détruire elle-même...
Néron n'est pas le monstre si souvent décrit : voilà la thèse de Françoise Xenakis. Se présentant comme une succession de témoignages à la première personne - lettres d'Agrippine, journal de Néron, récits d'Acté son esclave - ce livre montre un Néron sensible, façonné par une mère perverse et manipulatrice, devenu ce despote névrosé, ce fou, ce matricide. Les textes se répondent, se répètent souvent - laissant voir, paradoxalement, l'impossible dialogue. Le style, familier voire cru, désacralise le propos mais manque de différenciation d'un personnage à l'autre. Le propos est percutant et le portait psychologique de Néron, profondément touchant, incite à l'empathie. Dommage qu'il n'en soit pas de même pour Agrippine, sans nuance et "noircie" à l'extrême...
Bien que j'aie beaucoup apprécié ce roman, il me laisse songeuse. Historiquement d'abord : curieux choix de l'auteur que de se fier, pour les prédécesseurs de Néron, aux auteurs qu'elle-même a repoussés concernant ce dernier ! Je partage pourtant son opinion : Néron a été, je le crois, chargés de crimes dont il était innocent, et reste profondément incompris. Malgré tout, le parti pris de Xenakis pose question : si elle ne tait aucune de ces accusations, elle le dédouane systématiquement - prétextant des calomnies ou les conséquences des perversions de sa mère. Jusqu'à quel point les autres sont-ils responsables de nos actes ? Je m'interroge également sur la pertinence de l'analyse freudienne, plutôt anachronique. Reste un roman passionnant, montrant comment un individu peut être ravagé par son histoire familiale et le comportement de ses parents...
http://www.bibliopoche.com/livre/Maman-je-ne-veux-pas-etre-empereur/151691.html
"MOI CLAUDE, EMPEREUR" de Robert Graves.
Lorsque Claude vient au monde, Auguste règne sur Rome, secondé par Livie (grand-mère de Claude). Tous les héritiers putatifs d'Auguste sont morts dans des circonstances troubles. Bègue, boiteux et secoué de tics, Claude n'est pas considéré comme un successeur éventuel : on le prend pour un imbécile. Il comprend vite l'avantage qu'il peut en tirer, dans une famille où l'on meurt rarement dans son lit... Un à un, ceux qui faisaient obstacle à son oncle Tibère sont assassinés ou déportés, et ce dernier devient empereur à la mort d'Auguste. Claude traversera son règne, ainsi que celui tout aussi sanglant de son neveu, le psychopathe Caligula, échappant parfois de justesse aux complots et aux empoisonnements. Porté au pouvoir malgré lui en 41, il rédige son autobiographie et raconte les inavouables secrets des Julio-Claudiens, dont la dynastie sera marquée par le sang, la violence, les intrigues et la débauche.
Se présentant comme l'autobiographie romancée du quatrième empereur de Rome, ce livre, difficile à résumer, n'est pas facile d'accès : un texte dense bien que rédigé en Anglais moderne, une introduction malmenant la chronologie, une multitude de personnages (parmi lesquels Germanicus, Agrippine ou Séjan) aux noms parfois identiques, quelques longueurs... Ecrit principalement à la première personne, le roman retrace les règnes successifs d'Auguste, Tibère et Caligula, à travers le regard de Claude. Sexe, meurtres et trahisons sont le lot quotidien de cette famille, qui n'a rien à envier aux Atrides. Peu de dialogues ou d'introspection, mais un récit foisonnant d'anecdotes et où l'humour - cynique et acerbe - n'est pas absent, qui plonge le lecteur dans l'atmosphère étouffante de la cour des Césars.
Il m'a fallu du temps pour rentrer dans ce roman, exigeant car complexe et érudit. Je regrette le choix de l'auteur, qui a opté pour des sources notoirement hostiles à Tibère et Caligula, noircissant le trait jusqu'à la caricature. Mais j'ai préféré y voir un choix romanesque : l'histoire y gagne en tragique et en spectaculaire, offrant des épisodes époustouflants. Ainsi, le règne de Caligula : j'y ai ressenti la tension et la menace permanente qu'il y a à vivre sous la domination d'un fou dangereux ! Malgré quelques longueurs et une généalogie à vous donner la migraine, je considère ce roman comme un chef d'oeuvre. Entre Dallas et les Rois Maudits, voilà une fresque historique magistrale, à découvrir d'urgence.
http://www.bibliopoche.com/livre/Moi-Claude/8278.html
"MOUCHE-TOI, CLÉOPÂTRE" de Françoise Xenakis.
En 48 avant Jésus-Christ, Cléopâtre et son frère se déchirent pour le trône d'Egypte. César, qui a tout intérêt à ce que l'Égypte soit prospère, va mettre de l'ordre à Alexandrie. Tombé amoureux de Cléopâtre, il la met sur le trône et lui donne un fils, Césarion. Il repart à Rome où Cléopâtre le rejoint, afin d'assurer à son fils sa place à la tête de l'Empire romain. Mais c'est la conspiration contre César et son assassinat lors des Ides de Mars. La reine d'Égypte regagne alors son pays. Deux ans plus tard, les meurtriers de César sont tombés sous les coups de Marc Antoine, qui gouverne avec Octave. Octave dirige la partie occidentale de l'Empire, tandis que l'Orient revient à Marc-Antoine. Mais une haine sourde règne entre les deux hommes. Lorsque Marc-Antoine, tombé à son tour amoureux de Cléopâtre l'épouse, Octave dresse Rome contre Alexandrie. Ce sera la bataille d'Actium où Marc-Antoine, après avoir abandonné la flotte vaincue, fuit pour rejoindre Cléopâtre. Déshonorés et pour échapper à l'humiliation de se voir emmenés captifs à Rome, les amants se suicideront...
Voilà pour le récit historique. Mais ce roman, fidèle aux faits pour autant que je puisse en juger, offre quelque chose en plus : au-delà de l'Histoire, c'est le portait d'une femme fière et passionnée. Nous partageons le regard de Cléopâtre à travers un récit désacralisé des évènements. Il en ressort l'image d'une femme à laquelle, finalement, il n'est pas difficile de s'identifier, car lorsqu'elle se croit trahie par les hommes qu'elle aime et pour qui elle s'engage totalement, ce n'est pas avec l'orgueil d'une reine, mais bien avec celui d'une femme blessée qu'elle réagit. De même, on ne peut qu'être en empathie avec cette mère prête à tout pour son fils, qu'elle aime si profondément, faisant oublier la Reine d'Egypte pour nous montrer la facette inédite d'une mère aimante et surprotectrice.
J'ai été profondément touchée et impressionnée par ce livre. Si le ton est irrévérencieux, ce roman dresse de Cléopâtre un portrait féministe, où aucun des Grands hommes n'arrive à la cheville de cette femme envoûtante et passionnée, superbe de dignité, puissante et cependant si vulnérable lorsqu'on parle d'amour. A la place de la Grande Reine figée dans sa légende on découvre une femme, avec toutes ses faiblesses et ses fragilités, sans pour autant que rien ne lui soit enlevé de majesté. Au contraire : cette humanité ne fait que mettre en relief la grandeur de cette souveraine d'exception. C'est un livre extrêmement original, qui m'a enthousiasmée et dont je recommande chaudement la lecture. On ne peut qu'être déstabilisé, puis finalement charmé, par un ouvrage aussi fascinant.
http://www.bibliopoche.com/livre/Mouche-toi-Cleopatre/45618.html
"LE MYSTÈRE DU JARDIN ROMAIN" de Jean-Pierre Neraudeau.
L'empereur Tibère se repose dans son palais à Rome, lorsqu'on Apronius se présente à lui : sa fille vient d'être découverte dans leur jardin, le crâne fracassé, et il est persuadé que son gendre, le prêteur Marcus Plautius, l'a assassinée. Tibère se rend sur place pour examiner les indices et entendre les témoins : tout accable le mari, qui nie les faits et prétend que son épouse s'est suicidée. Mais il n'est guère convaincant... Sa grand-mère, Tanaquil, descendante d'une illustre famille étrusque, est certaine de son innocence - d'autant qu'on a déposé chez elle un manuscrit anonyme, dont l'auteur se vante d'avoir organisé toute la machination. Mais qui tire profit du drame ? Qui, au juste, était visé ? Et l'auteur de ce texte énigmatique est-il seulement le véritable meurtrier ?
Ce thriller de la Rome Antique se présente comme une succession de récits dont les auteurs respectifs ne se dévoilent que dans les dernières lignes. L'écriture, soignée et raffinée, est pourtant facile et agréable à lire et, si elle varie peu d'une partie à l'autre, elle reste cohérente avec l'idée de quatre narrateurs différents. Se basant sur un fait divers réel rapporté par Tacite, le roman mélange personnages fictifs (l'esclave Corinne ou l'acteur Hylas) et historiques (Tibère, Claude, Séjan ou Livilla), prenant parfois quelques libertés (l'eunuque Lygdus, par exemple) en se glissant dans les zones d'ombre de leurs existences. L'intrigue, prenante bien que franchement complexe et tortueuse, ne cesse de ménager des surprises et tient en haleine.
Lectrice de Tacite, j'étais curieuse de découvrir ce roman. Ravie par la précision des détails historiques, je l'ai été plus encore par la psychologie des personnages : celle de Tibère est en adéquation totale avec l'image que donnent de l'homme les auteurs antiques. Dommage que le dénouement ne soit pas aussi crédible, le roman basculant vers sa conclusion dans un grand-guignol ésotérique, avec une série de rebondissements auxquels on ne croit pas une seconde ! Ce final m'a un peu déçue, mais voilà un livre original, au style littéraire recherché, qui offre une plongée saisissante dans l'Empire romain. Dernière remarque : évitez de lire la liste des personnages en introduction, plusieurs points-clés du roman y étant révélés ! Un choix bizarre - et très frustrant...
http://www.bibliopoche.com/livre/Le-mystere-du-jardin-romain/30633.html
"NÉRON" de Tacite.
A la mort de Messaline, l'Empereur Claude épouse sa nièce, Agrippine. Celle-ci n'a qu'un objectif : porter son fils Néron au pouvoir. Une fois qu'elle a convaincu Claude de l'adopter, il ne lui reste plus qu'à l'assassiner, tandis que son fils se fait proclamer empereur. Mais sentant vite son influence décroître, Agrippine se tourne vers le fils légitime de Claude, Britannicus : Néron le fait empoisonner. Sa méfiance envers sa mère ne fait alors que croître : persuadé qu'elle cherche à le renverser, il ordonne son meurtre et contraint au suicide le précepteur qu'elle lui a choisi, le philosophe Sénèque. Ces deux assassinats semblent avoir levé toutes les inhibitions qui retenaient Néron : matricide, incendiaire, tyran paranoïaque se rêvant poète et artiste, il laisse désormais libre court à ses pires déviances, noyant l'Empire dans un flot de sang et de terreur...
Présentant quelques extraits des livres des "Annales" de Tacite consacrés à Néron, cet ouvrage regroupe par thèmes divers paragraphes, en négligeant la chronologie de l’œuvre originale. Malgré tout, on y retrouve l'essentiel, de l'ascension de Néron à sa chute, en passant par les nombreux meurtres qu'il a ordonnés, ses prétentions artistiques, l'incendie de Rome... Le texte, en Latin uniquement, est cependant ardu - et les notes de bas de page n'aident guère ! L'écriture est riche en ellipses et en métaphores et le style, plus ampoulé que celui, par exemple, de Cicéron. Le portrait des protagonistes à peine esquissé, c'est par leurs actes que leur caractère se révèle et que se dessine petit à petit un Néron aussi fascinant que glaçant. Questionnant ses sources, Tacite apparaît par ailleurs assez fiable.
Déstabilisée par l'absence de traduction, je me suis replongée dans mes cours de latin... Sans regrets, tant il est passionnant de revenir aux sources - bien que je déplore la déconstruction de l’œuvre, qui annihile les effets voulus par Tacite dans la progression de son récit. La sélection, cependant, reste judicieuse. A noter que, les Annales s'achevant avant le suicide de Néron, l'éditeur y a adjoint un passage de Suétone, dans lequel j'ai appris que ses derniers mots n'avaient pas été
"Quel artiste meurt avec moi !" mais... Et puis non : si vous voulez le découvrir, faites comme moi et procurez-vous une bonne traduction ! (J'avoue m'en être aidée...)
http://www.bibliopoche.com/fiche_livre.php?n=167437
"QUO VADIS ?" de Henryk Sienkiewicz.
De retour à Rome, le tribun militaire Vinicius s'éprend de la belle Lygie, barbare chrétienne et otage de Rome. La jeune femme, bien qu'attirée par Vinicius, est horrifiée par ses mœurs et sa violence et refuse de devenir sa concubine. Pétrone, oncle de Vinicius en cours auprès de Néron, intervient pour qu'elle lui soit livrée par l'Empereur. Mais Lygie parvient à s'échapper. Vinicius, blessé alors qu'il tente de l'enlever, ne doit sa survie qu'à son intervention et aux soins prodigués par les Chrétiens. Intrigué par cette religion d'amour et de pardon, le patricien se remet alors en question - jusqu'à se convertir. Plus rien, dès lors, ne s'oppose à son union avec Lygie. Mais c'est compter sans Néron qui, se dédouanant de l'incendie de Rome en accusant les Chrétiens, les condamne à mourir dans l'arène...
Plus de 500 pages et pas une seule longueur : cet ouvrage aux scènes parfois impressionnantes est magnifiquement bien écrit, dans une langue accessible et agréable, où alternent dialogues, action et réflexions religieuses et philosophiques. Historiquement douteux, il est pourtant bien documenté quant à la vie quotidienne et plonge le lecteur dans l'Antiquité romaine. Certes, il est extrêmement prosélyte et l'intrigue principale a quelque chose de naïf, mais on s'attache pourtant aux deux héros. Les personnages secondaires, tels Ursus, Paul de Tarse ou Pierre ne sont pas en reste - allant parfois jusqu'à leur voler la vedette : Néron et Pétrone, en particulier, deux figures impressionnantes qui donnent une dimension supplémentaire à ce roman où se mêlent personnages fictifs et historiques.
Malgré un antagonisme outrancier entre les dépravés Romains et les bons chrétiens et un Néron caricatural, j'ai été emportée par le souffle épique de ce roman. Tour à tour émue par les paroles de Paul de Tarse, glacée par le personnage de Néron et horrifiée par les tortures infligées aux chrétiens, je n'ai pas lâché ce livre, extrêmement riche. Je dois avouer cependant que je me suis surtout passionnée pour le personnage de Pétrone ! Rien que pour cet homme lettré, rusé et élégant, aussi attachant que fascinant, cette lecture valait le coup ! Seul problème : impossible de voir Néron autrement que sous les traits de Peter Ustinov... Ce qui me permet de conclure en vous invitant à lire ce livre, ne serait-ce que pour comparer avec le film de LeRoy !
http://www.bibliopoche.com/livre/Quo-vadis-/38775.html
"LE SIÈCLE D'AUGUSTE" de Pierre Grimal.
En 44 avant J.C., Jules César est assassiné. Par testament, il désigne son neveu, le jeune Octave, comme son successeur. Ayant vaincu le lieutenant du dictateur, Marc-Antoine, et son alliée Cléopâtre, Octave reste seul maître à Rome. Devenu Auguste, titre religieux décerné par le Sénat, il fonde le principat - qui perdurera cinq siècles. Maintenant les apparences de la République, le nouveau régime concentre de fait les pouvoirs entre les mains du Princeps. Au-delà du bouleversement institutionnel, le règne d'Auguste, marqué par une ère de paix relative et de prospérité, s'accompagne de la restauration des traditions religieuses et d'une floraison d'œuvres littéraires et artistiques. Autant d'aspects de ce que l'on nomme "Le siècle d'Auguste", et qu'analyse ici Pierre Grimal.
En une centaine de pages, cet ouvrage propose une étude de certains aspects du principat. Analysant d'abord les conditions d'accession au pouvoir d'Auguste ayant rendu possibles les réformes, Pierre Grimal s'attache ensuite à la renaissance de la littérature et de l'art. Battant en brèche l'idée d'une propagande orchestrée par Mécène, il tente d'expliquer pourquoi l'époque a permis l'émergence d'auteurs tels que Tite-Live, Virgile, Horace ou Ovide, ou la manière dont l'art s'est développé de concert avec l'embellissement de Rome. Dans un style simple et didactique, jamais rébarbatif ou pontifiant, il s'emploie à mettre ces aspects en relation avec la période de paix, "nouvel âge d'or" vanté par Ovide. Chaque chapitre aborde un thème précis et en donne une vue d'ensemble, dans un langage accessible et factuel.
Pierre Grimal, spécialiste incontesté de la civilisation romaine, a toujours un regard pertinent sur le sujet. Ce livre ne fait pas exception, et j'ai trouvé cette lecture enrichissante. Malheureusement, l'ouvrage a les défauts de ses qualités, et mon sentiment est mitigé. Si j'ai apprécié la simplicité des explications -idéale pour une première approche -, j'ai regretté que les chapitres ne soient pas davantage approfondis. J'aurais souhaité en apprendre plus sur la modification des institutions, trouver de courtes biographies des auteurs cités... Néanmoins, l'étude reste intéressante - suffisamment, en tous cas, pour m'avoir donné envie d'en lire plus, et de redécouvrir les auteurs mentionnés.
http://www.bibliopoche.com/livre/Le-siecle-d-Auguste/29627.html
"LA VIE QUOTIDIENNE A ROME A L’APOGÉE DE L'EMPIRE" de Jérôme Carcopino.
De la Rome Antique, nous avons tous quelques images comme le franchissement du Rubicon par César ou les persécutions des premiers Chrétiens. Mais de la vie de ses habitants, nous n'avons souvent qu'une vague idée faite de clichés. Ce livre présente le quotidien de ceux qui vivaient à Rome, à la fin du Ier siècle. Définissant un cadre spatio-temporel précis, il étudie la ville elle-même, le cadre de vie (monuments, logements, étendue...), les habitants, le mariage, l'évolution de la place de la femme, la morale, l'éducation, la culture et les croyances, avant de nous plonger dans la journée-type d'un Romain. On découvre son rapport au temps, ses occupations, ses loisirs, son alimentation, etc. au fil de la journée, du lever au coucher, en passant par les Thermes, le Cirque et le Forum, de nombreux exemples tirés de textes d'époque à l'appui.
Ce livre est un ouvrage dense, foisonnant, qui passe au crible la plupart des aspects de la vie à Rome à l'apogée de l'Empire. On sent que l'auteur est un spécialiste du sujet, qu'il présente avec de longues descriptions, une grande précision et des études approfondies des thèmes abordés. La construction de l'ouvrage est très académique, et la lecture est parfois un peu lassante, pas très vivante en tous cas. Malgré cela, on comprend que ce livre fasse référence : chacun des thèmes est extrêmement fouillé et la réflexion et l'étude sont riches. Si le public visé semble être celui des étudiants en Histoire, il reste facile à lire, dans un langage clair, et bien que parfois un peu ennuyeux pour les profanes, il a le mérite de développer tous les aspects des questions abordées : certains passages éclairent vraiment sur la Société et la Civilisation, apportant une nouvelle perspective sur l'Histoire de Rome.
Ce livre m'a beaucoup intéressée : j'y ai trouvé une mine de renseignements et je comprends mieux le monde romain. Certains passages sont plus prenants que d'autres, mais l'auteur emploie toujours un langage clair ou définit les termes plus complexes. Le seul reproche que j'aurais à faire à cet ouvrage est qu'il m'a semblé qu'il évaluait la Société romaine selon des critères assez discutables, portant un regard parfois un peu trop moralisateur, en tous cas assez subjectif. Mais une fois que j'en ai fait abstraction, la vue d'ensemble m'est apparue très enrichissante.
http://www.bibliopoche.com/livre/La-vie-quotidienne-a-Rome-a-l-apogee-de-l-empire/138244.html