samedi 30 mars 2013

FELG : Premier Bilan.

                              Chose promise, chose due ! Puisque j'ai eu l'occasion de participer au 8ème festival européen Latin-Grec, qui s'est déroulé du 21 au 24 Mars à Lyon, je vais pouvoir vous faire partager les multiples conférences qui se sont tenues à l'Université Louis-Lumière. Même si celles consacrées à la Grèce antique étaient également passionnantes, il m'a paru logique de me concentrer sur les interventions en lien avec l'antiquité romaine puisque c'est, après tout, le sujet de ce blog. Mais avant de poster quelques articles relatant les divers sujets abordés, j'ai voulu vous parler un peu de l'ambiance de ce festival, et surtout vous faire part de quelques jolies rencontres et découvertes... En vrac, dans l'ordre dans lequel ont eu lieu ces différentes manifestations.



                              Dès le premier jour, et à peine le pas de l'Université franchi, le ton est donné : nous sommes accueillis par une armée d'hoplites, et de jeunes et jolies Grecques - en costumes, évidemment ! Sympathique démonstration de collégiens, coordonnée par les Hoplites en Galatia, remarquable association d'histoire vivante se consacrant à la Grèce antique. Ils interviennent dans des musées ou des établissements scolaires, participent à des évènements tels que les Jeux Romains de Nîmes ou au tournage de films (vous avez pu les voir, par exemple, dans l'excellent "Au Nom d'Athènes", diffusé récemment sur ARTE), mais pratiquent aussi l'expérimentation archéologique et organisent des camps de découverte. Bref, des passionnés, dont je vous invite vivement à découvrir le site : http://hoplitesgalatia.free.fr/  Une grande rigueur dans la reconstitution, pour des mises en scène spectaculaires et, malgré l'antagonisme entre Grecs et Romains antiques, il me faut reconnaître que ces hoplites sont des gens charmants !

Moi, et ma garde d'hoplites...


                              Deuxième coup de cœur pour la compagnie Skald. Deux spectacles au cours de ce festival : "Fabulae d'après Phèdre et Avianus" et "Metamorphosis" d'après Ovide. Deux mises en scène étonnantes et vivantes, pleine de dynamisme, d'humour et de profondeur. J'ai particulièrement apprécié la première, déclinaison de fables célèbres ("Le Corbeau Et Le Renard", "Le Vieux Lion", "Le Loup Et L'Agneau", etc.) mixant Français et Latin, le tout au son de reproductions d'instruments de musique antiques. L'interprétation de Sowila Taïbi, qui associe le mime à l'interprétation théâtrale classique, est absolument fantastique : cette femme a un charisme et un talent immenses, un sens inné du spectacle et l'art de jouer sur plusieurs registres avec la même aisance. Jaufré Darroux, qui l'accompagne en tant qu'instrumentiste, ne démérite pas, et nous a fait découvrir quelques instruments rares, en parfaite osmose avec le sujet. Là encore, un site à retrouver ici : http://compagnie-skald.com/

Sowila Taïbi.

                              Parmi les autres spectacles proposés, une scène du "Petit Nicolas" traduite en Latin (par Mme Antébi, organisatrice du festival et Mme Saignes. Ces traductions ont fait l'objet d'un livre - lien ici.), des chansons de Téléphone et d'Abba, également en Latin, interprétées par les élèves du collège de la Salle de Grenoble et une représentation amusante et instructive de Guignol, le marionnettiste Gérard Truchet explorant avec verve et malice les relations entre argot lyonnais et langue latine. Mention spéciale aux élèves du collège Marcel Pagnol de Martigues, pour une comparaison "Marmite" de Plaute - "Avare" de Molière, extrêmement drôle ! Mais ma préférence va sans conteste à l'extraordinaire adaptation du "Cyclope" proposée par les élèves de terminale du lycée Gulli e Pennisi et leurs professeurs (Daniela Giusto et Rocco Schembra), d'après Théocrite et Ovide : jouée dans un excellent Français, spirituelle et enlevée, cette courte scène leur a valu une standing ovation amplement méritée. Etant moi-même d'origine sicilienne, je précise que le fait qu'ils viennent d'Acireale, près de Catane, n'a aucune influence sur mon enthousiasme !  

Mais qui est ce petit bonhomme, entre Gérard Truchet et moi ?!

                              J'aurais également pu vous parler d'autres moments forts du festival, comme la conférence de Nicolas Boulic ("Modernité d'Aristophane") ou l'interview de Gérard Collomb, sénateur-marie de Lyon, qui expliquait à quoi servait l'enseignement des Humanités. Il m'a malheureusement fallu faire un choix... J'ai aussi passé sous silence l'intervention de Guillaume Deheuvels consacrée à l'analyse des rapports entre epic, péplum et virtuel : basée sur l'analyse de scènes du film de Sergio Corbucci, "Romulus Et Remus", un compte-rendu sans les images m'a paru d'un intérêt moindre, et le reste de la conférence, sur le péplum en général, recoupait celle dont j'ai déjà parlée, donnée par Claude Aziza. (Voir ici)

                              De manière plus générale, je suis repartie enchantée de ces quelques jours d'immersion en pleine antiquité. Bien sûr, les conférences étaient passionnantes et les représentations formidables, mais j'ai surtout été marquée par l'ambiance chaleureuse et bonne enfant, et par l'implication de tous, simples spectateurs, intervenants et organisateurs. Je ne connaissais personne, mais l'enthousiasme général m'a tout de suite mise à l'aise, au point que je me suis vite sentie en terrain connu - presque "en famille". Une famille de passionnés, dont la simplicité n'égale que la culture, et qui savent vous tirer vers le haut. Parmi tous ces gens exceptionnels, la moindre n'est pas Elizabeth Antébi, qui a porté ce festival de bout en bout avec une énergie communicative. A mon petit niveau, je l'en félicite et surtout, je l'en remercie.

P.S. : Merci à Mme Chautard qui m'a signalé une erreur dans ce billet. Rendons à César ce qui appartient aux élèves du Collège de la Salle de Grenoble, interprètes des chansons de Téléphone et Abba en Latin... 

 


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