Pour être honnête, on pourrait même remonter près de 4000 ans avant J.C., et rendre une petite visite au Babyloniens : à Babylone, la nouvelle année se célèbre à la nouvelle lune suivant le solstice de printemps - ce qui est somme toute assez logique. Après l'hiver vient le printemps, saison de la renaissance : on sème en prévision des futures récoltes, les plantes refleurissent, la nature semble revenir à la vie. Les célébrations babyloniennes s'étendent sur 11 jours consécutifs, au cours desquels on rend un culte aux Dieux locaux - dont Mardouk, qui veille entre autres sur les récoltes. A cette occasion, on leur fait des promesses, en échange de leur protection pour l'année à venir. Il ne s'agit pas à proprement parler de résolutions mais, apparemment, l'une des promesses les plus fréquentes, c'est de... rendre l'équipement agricole emprunté ! (Équivalent babylonien de la perceuse que vous avez prêtée au voisin, et qui ne vous l'a toujours pas rendue...)
Bas-relief représentant Mardouk. |
Plus tard, les Romains fêtent aussi l'arrivée de la nouvelle année en Mars : là encore, elle coïncide avec la fin de l'hiver et le début du printemps. Mais le calendrier romain n'est pas fiable, le temps astronomique ne correspond plus au temps légal ce qui entraîne d'importants décalages (le solstice d'été finit par tomber à la date de l'équinoxe d'automne !) et les Romains eux-mêmes en perdent leur Latin. Ainsi, en 46 avant J.C., Jules César réforme le calendrier (ce sera le calendrier julien - voir ici), synchronisé avec le soleil et comportant des années bissextiles.
Les Romains connaissent en fait plusieurs calendriers : année religieuse, année civile, année des magistratures, etc. - tout comme nous avons le calendrier scolaire ou le calendrier parlementaire. Si depuis 153 avant J.C., l'année civile débute bien le 1er Janvier, Jules César entérine cette date. Les célébrations du mois de Mars se perpétuent, mais le 1er Janvier devient bien le début officiel de l'année.
Buste de Janus. |
Le mois de Janvier - Ianuarius - tire son nom de Janus, Dieu biface qui regarde à la fois vers le passé et vers l'avenir. Il symbolise la transition, le passage - physique ou métaphorique. Il est ainsi le Dieu des portes, des ponts, mais aussi des commencements. La légende veut qu'au passage à la nouvelle année, Janus soit à la fois le témoin de l'année finissante et du millésime débutant. Les Romains lui font donc des promesses et des offrandes, croyant que le Dieu, constatant leur sincérité, les aidera à accomplir leur vœu.
Cette tradition s'affaiblit après la dislocation de l'Empire romain, notamment au Moyen-Âge où l’Église chrétienne tente d'éradiquer toute pratique héritée des païens. De plus, la date du nouvel an est fixée au 25 Décembre, pour coïncider avec la naissance du Christ. Au fil du temps, chaque pays choisit de célébrer la nouvelle année à un moment différent : certains à Noël, d'autres au printemps, d'autres à Pâques. Puis au VIème siècle, le Pape Grégoire XIII révise à nouveau le calendrier et, suivant ici le calendrier julien, fixe à nouveau le nouvel an à la date du 1er Janvier. La tradition des bonnes résolutions refait alors surface - mais nous avons perdu Janus en route.
Janus regardant le passé et le futur. (Waltham Abbey - © Steve Day via Flickr) |
Passionnés d'Antiquité romaine, pensez à Janus la prochaine fois que vous aurez envie de sauter votre cours de gym ou de vous jeter sur un éclair au chocolat ou une cigarette : qui sait, il vous aidera peut-être à tenir bon...
Article complet, pour ne pas changer :)
RépondreSupprimerBonne année !
Felix sit annus novus, MMDCCLXVII A.U.C !!!
RépondreSupprimerOups pardon erreur de calendrier! :-)
Une très belle et bonne année 2014 meilleurs voeux.
Par Janus, je prends la résolution cette année, de ne rater aucuns billets hebdomadaire du blog "La Toge et le Glaive"
Merci, et bonne année à vous aussi ! Cher Joël, j'espère que votre résolution ne sera pas trop difficile à tenir :-) En vous souhaitant de nombreuses victoires sur le champ de bataille (reconstitué...) !
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