Ceux qui me suivent régulièrement commencent à le savoir : je suis une fana de séries TV et une acharnée de l'Antiquité romaine. A ma grande joie, il arrive que mes deux obsessions convergent, pour le meilleur ou pour le pire. Et justement, le meilleur et le pire se côtoient dans "Plebs", série britannique dont la saison 2 a récemment été diffusée sur ITV2. Je vous avais parlé de la première saison de cet ovni télévisuel (ici), que j'avais beaucoup appréciée en dépit de quelques réserves. Globalement, je porte exactement le même jugement sur la suite des aventures des trois improbables héros : c'est souvent extrêmement drôle, formidablement rythmé, mais ça ne vole pas très haut. Tant pis, il faut savoir assumer ses mauvais goûts...
Revoilà donc Marcus, Stylax et Grumio, toujours égaux à eux-mêmes. Nos trois losers fauchés accumulent les (mauvaises) idées et les stratagèmes (foireux) pour atteindre leurs buts respectifs. A savoir : Marcus cherche toujours à séduire Cynthia, sa jolie voisine un peu nunuche ; Stylax nourrit l'ambition d'intégrer les cercles branchés de l'Urbs et de coucher avec le plus de filles possible ; et leur esclave Grumio ne veut pas en fiche une rame.
Arrête-ton char, Stylax ! (©ITV2.) |
Quid novi sub sole ? Pas grand chose. Si Marcus galère lamentablement au fil des épisodes, il va finalement voir ses efforts couronnés de succès - au-delà de ses espérances... Stylax, de son côté, décide de se lancer dans la carrière d'aurige pour crâner devant les filles - même s'il a juste assez d'argent pour se payer la tenue et n'a jamais conduit un char de sa vie ! Enfin, Grumio se retrouve impliqué dans les combines du proprio, poursuivi par la police pour trafic de drogue. En parallèle, de nouvelles mésaventures toujours plus délirantes attendent nos hurluberlus. Et il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ! Marcus achète un nouvel esclave complètement psychopathe et drague une prostituée sans comprendre que la belle monnaye ses charmes. Stylax cherche désespérément de l'argent pour financer ses cours de conduite, envisageant comme options le chantage ou le sponsoring d'un riche mécène apparemment un peu trop gay... Quant à Grumio, voilà qu'il se découvre la fibre paternelle en ramassant un nouveau-né dans les ordures !
A cela s'ajoutent des personnages secondaires toujours bien allumés : la jolie Cynthia en actrice ratée, le collègue Aurelius sur le point de se marier, Flavia la patronne dévergondée et autoritaire, l'inénarrable proprio aux prises avec les vigiles, l'avocat aux dents longues qui a un compte à régler avec Marcus...
Cette nouvelle saison s'appuie sur les mêmes ressorts comiques que la première, à savoir l'absurde et l'anachronisme. Par exemple, Stylax et Aurelius sont victimes du progrès, respectivement remplacés dans leurs fonctions de déchiqueteur et porteur d'eau par un... braséro et une table ! On parle aussi de tri sélectif (dans quel bac doit-on jeter les bébés qu'on veut abandonner ?), d'immigration et de reconduite à la frontière, et de politique dans un épisode hilarant qui voit nos héros faire la claque pour un candidat aux élections. Même la musique reggae qui rythme les séquences participe au décalage. Et si les plaisanteries scatologiques et les blagues au-dessous de la ceinture sont toujours omniprésentes, certaines séquences sont plus sympathiques bien qu'attendues, comme l'imbroglio amoureux dans lequel se trouve embarqué ce pauvre Marcus.
Stylax, Marcus et Grumio : when in Rome... (©ITV2.) |
Malgré tout, je reste ambivalente et ne suis pas entièrement convaincue par cette nouvelle salve d'épisodes. Certes, les acteurs sont toujours formidables dans la caricature comique, mais la première partie donne l'impression que les auteurs tournent en rond, peinant à se renouveler et privilégiant la vulgarité aux réparties amusantes et aux jeux de mots plus subtils. De ce point de vue, les deux premiers épisodes sont tellement catastrophiques que j'ai failli laisser mes Romains en plan ! J'ai persévéré pour l'amour de Rome - et parce que la série ne comporte que 6 épisodes - et je ne le regrette pas. Car en dépit de cette introduction laborieuse, "Plebs" finit par retrouver son rythme et elle devient plus structurée, développant un aspect feuilletonnant conduit en parallèle des intrigues conclues à chaque épisode. Ce qui est d'autant plus intéressant que la conclusion, avec un mini-cliffhanger, est assez prometteuse pour la suite.
En résumé, cette deuxième saison ne dépare pas de la première, dont elle accentue tous les bons et les mauvais côtés. Quelques excellents épisodes et des gags percutants, des situations vraiment amusantes et des répliques qui font mouche assurent au téléspectateur de passer un bon moment. On n'est pas chez les Monty Pythons, on en est même loin, mais on rit franchement et on prend du plaisir. "Plebs" fait le job. Ni plus, ni moins - mais c'est déjà pas mal.
"Plebs" saison 2, diffusée sur ITV2.
Pas de diffusion prévue en France à ma connaissance, ni de sortie DVD (mais la saison 1 était disponible chez Amazon.). La bande annonce est visible sur Youtube et les épisodes facilement trouvables. (Je dis ça, je ne dis rien...)
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