mercredi 27 février 2013

La Révolte de Boudicca, Reine des Icènes.

                                        Nous savons, grâce au proverbe, que Rome ne s'est pas faite en un jour. Elle ne s'est pas faite non plus sans affrontement, sans guerre et sans révolte, et l'Empire a été confronté à de nombreux ennemis. Certains noms sont connus de tous, à l'instar d'Hannibal ou d'Attila, quand d'autres sont plus confidentiels. Bien évidemment, je suis généralement du côté des Romains, mais il arrive que les choses ne soient pas aussi simples... De tous ceux qui se sont dressés contre la puissance romaine, il est un personnage pour lequel j'ai une tendresse particulière et, disons-le clairement, une profonde admiration : il s'agit de Boudicca, la Reine des Icènes. Cette femme a fait trembler les légions romaines, a mis la Bretagne à feu et à sang, incendiant Londinium (Londres) et massacrant ses ennemis, et a entraîné tout un peuple derrière elle. Chef de guerre mais avant tout épouse, mère et femme bafouée, en quête de vengeance, elle est sans nul doute l'une des figures les plus impressionnantes de l'Histoire romaine.


Boadicée Haranguant Les Bretons. (Tableau de John Opie.)

                                        Avant d'entrer dans le vif du sujet, signalons que cette héroïne est connue sous plusieurs noms. On la rencontre par exemple sous celui de Voadicia, Bunduca, ou encore Boadicée - cette dernière appellation ayant été popularisée au XVIIIème siècle par le poète William Cowper. Cependant, c'est bien celui de Boudicca (ou Boudica) qu'emploie Tacite, et qui est le plus communément employé. Selon les linguistes, il dériverait du proto-celtique "Boudika", signifiant "Victorieuse". Ces précisions apportées, voyons maintenant qui était Boudicca.

                                        Malheureusement, nous ne disposons que de peu d'informations concernant son existence - du moins avant que n'éclate la révolte. Boudicca serait née en Bretagne celtique vers l'an 25, et Tacite et Dion Cassius (nos sources principales) s'accordent sur le fait qu'elle était d'ascendance royale. Il n'est donc guère étonnant qu'elle épouse Prasutagus, futur Roi de la tribu des Icènes. On ignore si Boudicca elle-même était Icène, mais certains avancent que Prasutagus était son cousin, et qu'elle avait reçu une formation druidique. Ce qui est certain, c'est que le couple a deux filles, probablement nées vers 43, juste après la conquête romaine. Dion Cassius dresse de Boudicca, au plus fort de la révolte, le portrait suivant :
"Sa taille était grande, sa figure farouche, son regard perçant; elle avait la voix rude; elle laissait tomber jusqu'au bas du dos son épaisse chevelure d'un blond prononcé , et portait un grand collier d'or; sur son sein était serrée une tunique de diverses couleurs, et par dessus s'attachait avec une agrafe une épaisse chlamyde." (Dion Cassius, "Histoire Romaine", LXII - 2.)



                                       Un mot sur les Icènes, avant de poursuivre. Ce peuple celtique occupait une portion de l'East Anglia, (Norfolk et Suffolk) au sud-est de la Grande-Bretagne. Principalement constituée de paysans et d'artisans, la tribu était relativement isolée, entre la mer d'un côté et les forêts de l'autre. Les femmes jouissaient d'une situation enviable : elles possédaient par exemple leurs propres terres, étaient libres de choisir leur conjoint et pouvaient demander le divorce. Par ailleurs, elles occupaient souvent des postes de premier plan dans la société, y compris dans la classe dirigeante. La situation géographique du territoire avait permis aux Icènes de rester en retrait lors de la conquête de l'île par l'Empereur Claude, en 43. Cependant, l'implantation de multiples colonies romaines en Bretagne rendait cette position délicate, et leur chef décida de faire allégeance à Rome, devenant un Roi-client. C'est à ce prix que les Icènes, certes soumis à l'Empire, étaient parvenus à préserver une liberté et une autonomie relatives.

Une petite carte, histoire de ne pas vous perdre en route... ( www.paperblog.fr )

                                        Le compromis fonctionne un temps, jusqu'à la nomination d'un nouveau gouverneur, Publius Ostorius Scapula, en 47. Celui-ci doit faire face aux multiples rebellions d'autres peuples celtes et, se défiant des tribus pourtant soumises, il ordonne de les désarmer. Cette fois, les Icènes se révoltent, mais ils sont vaincus par Ostorius. C'est à ce moment que Prasutagus devient Roi - soit que son prédécesseur Antedios ait été tué dans les combats, soit qu'il ait été évincé par les Romains. Boudicca devient donc Reine des Icènes.


                                       Malgré cet accord, la paix est loin de régner : Ostorius confisque des terres Icènes afin d'y implanter une nouvelle colonie (Camulodunum - Colchester), chassant les Celtes qui y sont installés, réduisant en esclavage ou exécutant les opposants. A la mort d'Ostorius, Didius Gallus le remplace, avant de céder à son tour la place à Caius Suetonius Paulinus, en 58. Entre temps, Néron a succédé à Claude. Aucun de ces changements n'est de nature à pacifier les relations entre Celtes et Romains : entre autres sujets de discorde, les chefs bretons se voient contraints de financer l'édification d'un temple dédié au Divin Claude, à Camulodonum, et les romains exigent le remboursement de fortes sommes, prêtées au tribus. Parmi les créanciers, on trouve en bonne place Sénèque - le philosophe et précepteur du nouvel Empereur - et parmi les débiteurs, Antedios - le prédécesseur de Prasutagus, à qui revient donc l'obligation de payer. Si l'on en croit Dion Cassius, Sénèque aurait envoyé ses agents jusqu'en Bretagne, afin d'exiger le restitution du prêt, plus les intérêts - y compris en usant de la force si nécessaire. De quoi tendre encore un peu plus l'ambiance.

Massacre des druides sur l'île de Mona.

Pour couronner le tout, le nouveau gouverneur a lancé une attaque d'une grande violence au Pays de Galles contre l'île de Mona, important sanctuaire druidique : le site est incendié et les druides, suspectés de fomenter les révoltes et soulever les autochtones, sont massacrés. Le fait est d'importance car Suetonius et son armée, préoccupés par les combats au nord-ouest, ne prendront pas immédiatement la mesure de la révolte que va déclencher Boudicca...

                                       C'est à peu près à cette période que meurt Prasutagus. Afin que son peuple n'ait pas à souffrir des exactions romaines, il a décidé de léguer son royaume conjointement à ses deux filles et à Néron, espérant sans doute que sa famille entrerait ainsi dans les bonnes grâces de l'Empereur. Ce testament a ceci d'étrange qu'il n'est légal ni au regard du droit romain, ni en vertu des coutumes celtes : dans le premier cas, l'héritage royal ne peut se transmettre à des filles et la mort d'un roi-client entraîne automatiquement la transmission de ses biens et territoires à l'Empereur ; dans le second, le chef est désigné par la tribu elle-même, et n'a aucun droit de transmettre le royaume en héritage. Ce qu'il faut sans doute interpréter comme une tentative désespérée de préserver les Icènes est donc voué à l'échec. De fait, les romains n'en tiennent absolument pas compte, et annexent le royaume comme ils le feraient d'un territoire conquis. Lorsque Boudicca tente de protester, le châtiment est terrible : une partie de la cour est réduite en esclavage, Boudicca est flagellée en place publique, et ses deux filles âgées d'environ 12 ans, sont violées et torturées sous ses yeux. 

Boudicca et ses filles.
                                       Et c'est là que Boudicca suscite toute mon admiration : loin de s'effondrer, terrassée par l'humiliation, la douleur, l'horreur de ce qu'elle vient de vivre, cette femme se relève, enflammée par son désir de vengeance et sa haine face à l'envahisseur romain et, soutenue par les Icènes qui voient en elle leur chef légitime, décide de se battre pour laver son honneur et de mettre un terme aux exactions des ennemis. D'autres tribus, lasses du joug romain, se joignent à elle avec enthousiasme : malgré l'interdiction romaine, les Celtes ont stockés des armes et 100 000 hommes sont maintenant prêts à en découdre.

                                       En 60 ou 61, Boudicca conduit l'armée des rebelles jusqu'aux portes de Camulodunum. Partout autour et a l'intérieur de la colonie, les présages funestes se multiplient :
"Dans ces conjonctures, une statue de la Victoire, érigée à Camulodunum, tomba sans cause apparente et se trouva tournée en arrière, comme si elle fuyait devant l'ennemi. Des femmes agitées d'une fureur prophétique annonçaient une ruine prochaine. Le bruit de voix étrangères entendu dans la salle du conseil, le théâtre retentissant de hurlements plaintifs, l'image d'une ville renversée vue dans les flots de la Tamise, l'Océan couleur de sang, et des simulacres de cadavres humains abandonnés par le reflux, tous ces prodiges que l'on racontait remplissaient les vétérans de terreur et les Bretons d'espérance. " (Tacite, "Annales", XIV - 32.)
Autant d'encouragements pour les Celtes, et de motifs d'inquiétude pour des Romains que l'on sait tellement superstitieux. Les colons demandent des renforts, mais le procureur, Catus Decianus, sous-estime la menace : la ville n'est pas protégée, aucune fortification n'a été érigée, et il n'envoie pourtant que 200 auxiliaires pour mater la révolte. Camulodunum, mal défendue, tombe rapidement : elle est livrée à la furie des assaillants qui massacrent tous les Romains qu'ils croisent. La garnison se réfugie dans le fameux Temple de Claude, qui est détruit au bout de deux jours de siège ; la ville est entièrement brulée. Un détachement de la Legio IX Hispania tente bien d'intervenir : avant même d'atteindre Camulodunum, elle tombe dans une embuscade et se fait décimer - seul le commandant et quelques cavaliers en réchappent. Pas question de s'arrêter en si bon chemin : Boudicca prend la direction de Londinium (Londres). Bien que récente puisque bâtie vers 43, la ville n'en est pas moins une plateforme commerciale importante, peuplée de commerçants, de riches marchands et de voyageurs.  

Londinium ravagée par les Celtes.

                                       En apprenant l’ampleur prise par la révolte, Suetonius se décide enfin à réagir, et se précipite à son tour vers Londinium. Mais il comprend vite qu'il ne pourra pas assurer sa défense : il manque d'effectif, et comme à Camulodunum, on a négligé de fortifier la cité. En dépit des lamentations et des supplications de ses habitants, il se résigne à sacrifier la ville, dans l'espoir de sauver la province. Suetonius ordonne l'évacuation de la ville, qui est abandonnée à Boudicca et à ses hommes. A son tour, Londinium est incendiée, et tous ceux qui n'ont pas fui sont tués. Verlulamium (St. Albans), municipe romain, connaît le même sort. Entre 70 000 et 80 000 personnes auraient trouvé le mort au cours de ces trois batailles, et Dion Cassius ne se prive pas de décrire la cruauté et la barbarie des Celtes
"Mais leur action la plus affreuse , la plus inhumaine , fut de pendre nues les femmes de la plus haute naissance et de la plus grande distinction, de leur couper les mamelles et de les leur coudre sur la bouche , afin de les leur voir manger; après quoi, ils les empalèrent. Ces horreurs se commettaient au milieu de leurs sacrifices, de leurs festins et de leurs orgies, dans leurs temples et principalement dans le bois consacré à Adrastée : c'était le nom qu'ils donnaient à la Victoire , et ils lui rendaient un culte tout particulier." (Dion Cassius, Ibid.)
A se demander si le culte païen ne l'horrifie pas encore davantage que le sort réservé à ces nobles dames...  De quoi terrifier le lecteur, et stigmatiser par la même occasion les tribus barbares, véritables bêtes sauvages et cruelles, face à des romains civilisés - y compris dans les tueries.

                                       Pendant que Boudicca éradique allègrement Londinium de la carte, Suetonius rassemble ses hommes et regroupe une armée composée de la Legio XIV Gemina, d'une partie de la Legio XX Valeria Vitrix et de tous les auxiliaires disponibles. Il aurait bien aimé leur adjoindre la Legio II Augusta, stationnée à Isca Dumnoniorum (Exeter), mais étrangement, son commandant fait la sourde oreille, et la demande reste lettre morte. L'homme - un dénommé Poenius Postumus - semble s'être montré fort peu enthousiaste à l'idée de traverser le territoire des Dumnonii, alliés de Boudicca, pour aller se frotter à cette virago déchaînée ! Nonobstant cette défection inattendue, Suetonius est à la tête de près de 10 000 hommes.

Statue de Boudicca, Londres. (Œuvre de T. Thornycroft.)

                                       On ignore où a lieu précisément l'affrontement final. La plupart des historiens penchent pour l'emplacement de Watling Street dans le West Midlands, quand d'autres suggèrent un site dans le Leicestershire,  le Warwickshire, l'Essex ou le Northamptonshire... Bref, on n'est pas plus avancés ! Une chose est cependant certaine : les Romains sont en nette infériorité numérique, puisque Boudicca entraîne derrière elle environ 230 000 guerriers - soit 20 fois plus que de légionnaires ! Pour autant, la situation n'est pas aussi désespérée qu'il y parait. D'abord, les Celtes sont principalement munis d'armes rudimentaires et de lances, tandis que les Romains possèdent des glaives, plus propices au corps-à-corps. Ensuite, ils n'ont pas reçu la formation des soldats romains, rompus au combat et soumis à une stricte discipline. Enfin, Boudica semble avoir eu des difficultés à contenir ses troupes et à maintenir l'ordre, après la victoire et le pillage de St. Albans. Toutes ces raisons permettent à Suetonius d'être raisonnablement optimiste.

Boudicca s'adresse à ses hommes avant la bataille.

                                       Mais les Bretons ne doutent pas davantage de leur victoire, au point qu'ils ont installé leurs femmes dans des charriots, près du champ de bataille, afin qu'elles puissent assister à leur triomphe. Boudicca, quant à elle, se tient face à ses troupes, debout sur son char avec ses filles à ses côtés. Se présentant non comme une reine, mais comme une femme avide de vengeance, elle harangue ses hommes, proclamant :
 "que, tout accoutumés qu'étaient les Bretons à marcher à l'ennemi conduits par leurs reines, elle ne venait pas, fière de ses nobles aïeux, réclamer son royaume et ses richesses; elle venait, comme une simple femme, venger sa liberté ravie, son corps déchiré de verges, l'honneur de ses filles indignement flétri. La convoitise romaine, des biens, était passée aux corps, et ni la vieillesse ni l'enfance n'échappaient à ses souillures. Mais les dieux secondaient enfin une juste vengeance: une légion, qui avait osé combattre, était tombée tout entière; le reste des ennemis se tenait caché dans son camp, ou ne songeait qu'à la fuite. Ils ne soutiendraient pas le bruit même et le cri de guerre, encore moins le choc et les coups d'une si grande armée. Qu'on réfléchît avec elle au nombre des combattants et aux causes de la guerre, on verrait qu'il fallait vaincre en ce lieu ou bien y périr. Femme, c'était là sa résolution: les hommes pouvaient choisir la vie et l'esclavage." (Tacite, Ibid.)

                                       La bataille s'engage, digne d'une BD d'Astérix - "on en vint aux mains, les barbares avec de grands cris et des chants de menace ; les Romains en silence et en bon ordre" (Dion Cassius) - et comme prévu, elle tourne à l'avantage des Romains : après avoir lancé les javelots, l'infanterie lance une attaque frontale, soutenue par les cavaliers armés de lances. Les glaives font un carnage en combat rapproché, tandis que les Celtes sont incapables de riposter avec leurs longues épées. Pire : ceux qui tentent de fuir sont piégés par les charrettes où les attendent leurs épouses, et qui leur font maintenant barrage ! Les hommes, les femmes, jusqu'aux bêtes de somme : tous sont transpercés, massacrés, exterminés, et des masses de cadavres s'entassent dans la plaine. Tacite avance les chiffres de 80 000 morts côté Celte, contre 400 côté Romain...

"La Reine Boudicca emmenant les Bretons contre les Romains."

                                        Refusant l'humiliation d'une capture et de l'exhibition qui ne manquerait pas de suivre, lors d'un triomphe à Rome, Boudicca se serait suicidée en ingérant du poison - c'est du moins ce que rapporte Tacite. Mais Dion Cassius prétend qu'elle se serait échappée, et qu'elle serait morte de maladie peu après... Dommage collatéral du conflit, Poenius Postumus (le commandant qui s'était défilé avant la bataille), déshonoré par sa lâcheté, se suicide également, en se transperçant de son épée.


                                       Si sa mort et la défaite sonnent le glas de la révolte emmenée par Boudicca, l'île de Bretagne ne retrouve pas pour autant la paix, loin s'en faut. On estime que 7 000 soldats romains auraient été tués au cours des combats, auxquels il convient d'ajouter les civils de Camulodunum, Londinium et Verulamium - au nombre de 70 000, si l'on en croit Tacite. Le chiffre a de quoi traumatiser les Romains (Suétone rapporte même que la crise avait presque persuadé Néron d'abandonner la Bretagne !), mais également encourager les Bretons, qui préparent déjà la riposte. Cette fois, Suetonius ne lambine pas, et il compte bien écraser définitivement le moindre embryon de sédition celte ! Il ravage les territoires des tribus qu'il soupçonne d'organiser la contre-offensive : les nouvelles tueries s'accompagnent de gigantesques incendies, les Romains brûlant systématiquement les terres - ce qui provoque un début de famine !

                                       Il est largement temps que quelqu'un remette de l'ordre dans cette boucherie générale : ce sera le procurateur Julius Classicianus, remplaçant de Decianus Catus - celui qui n'avait pas su protéger Camulodunum. Or, ce Classicianus vient de Gaule, et il est d'origine celte - ce qui ne compte pas pour rien, à l'heure de calmer des Bretons exaspérés par les mesures de rétorsion prises par Suetonius. Classicianus choisit la voie de la diplomatie : il se montre compréhensif, et explique aux autochtones que le prochain gouverneur sera certainement plus clément, et qu'il saura se montrer indulgent envers ceux qui se rendront et déposeront les armes... Dans le même temps, il informe Rome que les hostilités ne prendront fin que lorsque cette brute épaisse de Suétonius sera relevée. La suggestion ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, et l'affranchi envoyé par Néron afin d'enquêter sur place soutient le rapport de Classicianus : Suetonius est rappelé, et remplacé par Petronius Turpilianus, un modéré qui met fin aux expéditions punitives et adopte une politique de conciliation qui ramène enfin la paix en Bretagne.

Détail d'un vitrail représentant Boudicca.

                                        Alors, à quoi aura servi la révolte de Boudicca ? On peut considérer que l'entreprise fut un échec flagrant, qui plongea la Bretagne dans une période de chaos, pour un résultat somme toute négligeable ; ou au contraire, avancer que grâce à la Reine Icène, les Bretons ont finalement obtenu la paix, la justice, et un gouvernement plus juste et plus conciliant. Et peut-être le plus précieux : le respect et l'honneur.



Boodikka, des Green Lantern Corps.
Reste qu'aujourd'hui, le nom de Boudicca n'est guère connu du grand public - du moins, de ce côté-ci de la Manche. C'est moins le cas chez nos voisins britanniques - où elle fait souvent figure d'héroïne de la résistance bretonne face à l'occupant romain. Redécouverte à travers les œuvres de Tacite et Dion Cassius, à la Renaissance, la figure de Boudicca a depuis été illustrée dans toute une série de romans (chez Pauline Gedge, Rosemary Sutcliff, Ron Aberdeen ou, en Français, "Le Passeur de Ténèbres" de P.C. Cast. Voir aussi "Le Trésor de Boudicca" d'Anne de Leseleuc.), de films ("Boadicea" en 1928 et, plus récemment, "Warrior Queen" en 2003 avec Alex Kingston dans le rôle de la Reine), dans la musique classique ("Bonduca" de Henry Purcell) ou contemporaine (Enya lui a consacré une magnifique chanson, "Boadicea", et les Libertines la citent dans "The Good Old Days".) On la retrouve aussi dans la série TV "Xéna La Guerrière", et l'un des membres des Green Lantern Corps de DC Comics lui doit même son nom ! Énumération non exhaustive, mais tout de même étonnamment brève, tant on aurait pu s'attendre à ce qu'une telle personnalité enflamme l'imagination et déchaîne les artistes... Heureusement qu'on peut compter sur les internautes, prompts à célébrer notre héroïne : un coup d'œil au site www.deviantart.com , par exemple, devrait suffire à vous en convaincre.


Boadicée, par Dashinvaine. ( http://dashinvaine.deviantart.com )

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