mercredi 27 novembre 2013

Le Divorce Dans La Rome Antique.


                                        Nous avons récemment parlé du mariage dans l'Antiquité romaine. Or, la chanson le dit bien : les histoires d'amour finissent mal (en général). Il paraît donc logique de s'intéresser aujourd'hui au divorce. Pour plus de renseignements sur certains termes ou notions relatifs au mariage, vous pouvez vous reporter au premier billet que j'ai publié sur le sujet.

                                        Tout comme les pratiques et rites, la question du divorce a connu une forte évolution au cours de l'Histoire romaine. Les lois et les coutumes ont en effet varié au fil des siècles, notamment pour s'adapter aux changements de mœurs affectant le mariage. Si le divorce a toujours existé à Rome, seuls les hommes peuvent l'obtenir dans les temps archaïques mais, sous l'Empire, les femmes peuvent elles aussi le demander, dès lors que le mariage sine manu, qui laisse l'épouse indépendante de la tutelle de son mari, se généralise.

                                        En Latin, on rencontre plusieurs termes pour désigner le divorce : divortium (de divertere - "se détourner de"), discidium (discidere - "séparer en coupant") et repudium (repudiare - "rejeter, repousser"). Les deux premiers sont d'exacts synonymes, divortium étant le mot le plus courant pour désigner la dissolution légale du mariage. Repudium, en revanche, implique l'acte de volonté par lequel un époux rompt l'union et il a donné notre mot de "répudiation". Dans le cas de la rupture des fiançailles (Sponsalia), on emploie uniquement ce dernier terme : il n'y a pas de divorce puisqu'il n'y a pas eu de mariage, mais l'un des fiancés a "renvoyé" l'autre.


Oscillum d'un couple s'embrassant. (Tarse, époque romaine - ©Jastrow via wikipedia.)

DIVORCE A LA ROMAINE : LES ORIGINES DANS LA ROME ARCHAÏQUE.


                                        Dès les origines ou presque, le divorce existe en droit romain. La première loi aurait été décidée par Romulus :
"Entre les lois que fit Romulus, il y en a une qui paraît très dure ; c’est celle qui, en défendant aux femmes de quitter leurs maris, autorise les maris à répudier leurs femmes quand elles ont empoisonné leurs enfants, qu’elles ont de fausses clefs, ou qu’elles se sont rendues coupables d’adultère. Si un mari répudie sa femme pour toute autre cause, la loi ordonne que la moitié de son bien soit dévolue à la femme, l’autre moitié consacrée à Cérès. Quant à celui qui vendrait sa femme, il était dévoué aux dieux infernaux." (Cité dans le Dictionnaire des antiquités de Daremberg & Saglio - Plutarque, "Vie Des Hommes Illustres - Romulus" - XXIX.)
                                        Cette inégalité découle du statut juridique de l'épouse : tous les mariages étant alors in manu, la femme est soumise à la tutelle de son mari, comme si elle était sa fille, et elle n'a aucune indépendance. Donc, seul l'homme peut obtenir la séparation par répudiation. Encore doit-il arguer de motifs précis, qu'il lui faut présenter devant un tribunal domestique. En dehors des causes citées par Plutarque, le divorce est toujours possible, mais l'époux y laisse sa chemise (ou plutôt sa toge). Ayant la manus sur son épouse, un homme peut même, en théorie, la vendre - comme il peut alors vendre ses enfants. La loi ne l'interdit pas explicitement, mais elle voue alors le malotru "aux dieux infernaux" ; plus qu'une formule, cela signifie qu'il est déclaré sacer, c'est-à-dire qu'il devient hors-la-loi, ses biens sont confisqués et sa sécurité n'est plus garantie.

                                        A noter qu'il existe à Rome, dans les temps reculés, un petit temple dédié à Viriplaca, déesse conciliatrice des mariages. L'épouse qui craint pour la pérennité de son mariage s'y rend afin d'exposer ses griefs à la Déesse et on y réunit les deux époux, afin qu'ils s'expliquent et, éventuellement, se réconcilient... Une conseillère conjugale divine, en quelque sorte.
"S’il s’élevait un débat entre un mari et sa femme, ils se rendaient tous deux au temple de la déesse Viriplaca, sur le mont Palatin ; et quand ils s’y étaient expliqués, la querelle était finie : ils s’en retournaient réconciliés. " (Valère Maxime, "Faits Et Paroles Mémorables", II - 1. 6.)

Couple qui devrait faire un tour chez Viriplaca... (©Saltworkstudio)


                                        Certaines études se basant sur un texte d'Aulu-Gelle affirment que le premier divorce à Rome se produit en 234 ou 231 avant J.C. : un certain Carvilius Ruga répudie sa femme, stérile.
"On rapporte que cinq cents ans après la fondation de Rome, on n'avait encore vu ni dans Rome ni dans le Latium aucun procès occasionné par la reprise des biens de la femme, ni aucune de ces conventions relatives au divorce, mentionnées dans les contrats. Personne, en effet, ne songeait à ces précautions, le divorce étant encore sans exemple. Servius Sulpicius, dans son traité des Dots, a écrit que les conventions relatives au bien de la femme avaient été jugées nécessaires, pour la première fois lorsque Spurius Carvillus, surnommé Ruga, homme noble eut divorcé avec sa femme, parce qu'un vice de conformation empêchait celle-ci de lui donner des enfants. (...) Ce Corvillus, dit-on, loin d'avoir de l'aversion pour la femme qu'il répudia, l'aimait beaucoup pour la pureté de ses mœurs mais il sacrifia son amour et ses affections à la religion du serment, parce qu'il avait juré devant les censeurs qu'il se mariait pour avoir des enfants." (Aulu-Gelle, "Nuits Attiques", IV - 3.3)

                                        Cette anecdote a été mise en doute, notamment par Montesquieu qui s'interrogeait sur l'écart entre la loi de Romulus et sa première application et soulevait plusieurs objections, dont la proposition de divorce que Coriolan avait adressé à son épouse en 493 avant J.C., et un texte de Cicéron rapportant que la formule des répudiations fut fixée par la loi des XII tables en 450 avant J.C. Or, quel intérêt de légiférer si la répudiation n'est pas utilisée ? La chronologie a toutefois été discutée, certains soupçonnant une erreur de datation de la part d'Aulu-Gelle. Pour d'autres, les commentateurs seraient allés un peu vite en besogne : en fait, Carvilius aurait été le premier à divorcer en dehors des motifs évoqués par la loi de Romulus, sans toutefois être frappé des pénalités prévues ; sa femme étant stérile, il était forcé de la répudier eu égard au serment qu'il avait fait. Cette affaire aurait alors justifié la création d'une nouvelle loi, relative aux biens de l'épouse. Toujours est-il que, dès la république, il n'est plus nécessaire d'avancer l'un des motifs envisagés par Romulus pour divorcer, et un homme peut même répudier son épouse sans la moindre raison.

                                        Il existe tout de même une exception, qui interdit le divorce aux flamines de Jupiter. Pour d'obscures raisons religieuses, ils n'ont pas le droit de répudier leur épouse et leur mariage est indissoluble. Cela va même au-delà : un flamine veuf doit abandonner sa fonction.

Flamine de Jupiter. (IIème siècle, musée du Louvre. ©Jastrow via wikipedia.)

NOUS NE VIEILLIRONS PAS ENSEMBLE : ÉVOLUTION DU DIVORCE.


                                        Vers la fin de la République, le mariage sine manu se généralise, et le divorce devient alors plus facile, et surtout ouvert à l'épouse. Si elle est indépendante, elle peut répudier son mari ; soumise à l'autorité de son père, celui-ci a le droit de "l'enlever" (abducere) à son époux. Progressivement, le droit au divorce s'étend aussi aux épouses cum manu, la répudiation conduisant à la dissolution de la tutelle qui donnait autorité au mari sur son épouse, mais permettait aussi à celle-ci de jouir d'un droit de succession sur ses biens.

                                        Il suffit que l'un des deux époux notifie à l'autre son désir de divorcer pour que le mariage soit dissous. Aucun motif n'étant plus vraiment nécessaire, il y a divorce dès que l'un des conjoints exprime un désir de séparation : le mariage repose sur le consentement, et dès lors qu'il n'y a plus consentement mutuel, il n'y a plus mariage. A en croire le Digeste de Justinien, on divorce sous l'Empire pour toute sorte de motifs : un conjoint malade, trop vieux, stérile, etc.
"Pourquoi Sertorius brûle-t-il de désir pour Bibula? - Si tu cherches la vérité, c'est pour son physique et non pour elle-même que la femme est aimée. Que trois rides apparaissent, que la peau desséchée se détende, que les dents deviennent noires et les yeux plus petits: 'Fais tes paquets' lui dira un affranchi 'et va-t'en! Désormais tu nous es insupportable et tu te mouches trop souvent! Va-t'en au plus vite, dépêche-toi; une autre te remplacera qui elle, aura le nez sec!'" (Juvénal, "Satires", VI -142 à 148.)
S'il peut être décidé unilatéralement, le divorce peut aussi se faire d'un commun accord. (divortium consensu ou de bona gratias).



Divorce dans l'Antiquité Romaine. (Via Fine Art America.)

                                        On divorce alors allègrement et on change d'époux(se) comme on change de palla (ou de toge). Le mariage étant souvent un outil politique, qui permet à une gens de s'allier à une famille plus riche ou plus puissante, on divorce dès qu'une meilleure opportunité se présente - aussi souvent que nécessaire, et plusieurs fois s'il le faut. Plus anecdotique, Mécène (voir ici) et son épouse sont coutumiers des scènes de ménage et ont divorcé plusieurs fois... pour se remarier dans la foulée, une fois réconciliés ! Le remariage est donc courant sous l'Empire - on se marie deux, trois voire quatre fois. Pour encourager la natalité, Auguste promulgue même une loi qui incite les veufs et les veuves à se remarier, faute de quoi ils ne pourront plus hériter en dehors de leurs proches parents.



LA RÉPUDIATION POUR LES NULS : DIVORCER EN PRATIQUE.



                                        Concrètement, comme fait-on pour répudier son conjoint ? Vous allez voir que le divorce est nettement plus simple que la mariage ! Il faut juste se rendre devant le prêteur et, devant 7 témoins, arguer d'une raison quelconque (l'incompatibilité d'humeur, ça marche très bien) et jurer que les motifs sont légitimes. On brise ensuite les tablettes du contrat de mariage. Reste encore à annoncer la nouvelle au futur ex-époux (se)...  En réalité, ce n'est même pas obligatoire : les juristes romains s'interrogent quant à savoir si un second mariage n'annule pas, de fait, le premier, en entraînant la répudiation du précédent conjoint. Et il arrive même que le conjoint répudié ne sache pas s'il est encore marié ou divorcé ! On raconte par exemple que Messaline, lassée de son mariage avec l'empereur Claude, divorce et se remarie sans prendre la peine de l'en informer. (Mais l'anecdote est à prendre avec précaution, d'autres interprétations de cet épisode rocambolesque étant possibles. J'aborderai sans doute le sujet bientôt.)



Messaline. (Musée du Louvre.)

                                        Si l'on souhaite faire preuve d'un minimum de savoir-vivre, on peut tout de même charger un affranchi de transmettre le message, ou juste envoyer une tablette. En théorie, on devrait néanmoins annoncer la grande nouvelle en personne, et la loi des XII tables fixe les formules traditionnelles, qui varient toutefois. Généralement, cela se passe devant témoins : le mari (ou la femme) prononce les mots "tuas res tibi habeto" (emporte tes affaires), auxquels il (elle) ajoute parfois "reddas meas". (rends-moi les miennes) Et pouf ! Le mariage est dissous.

                                        Il s'agit là de la dissolution du mariage légal. Mais si le mariage a été célébré par confarreatio, il est alors nécessaire de rompre l'union religieuse par une cérémonie particulière, la diffareatio - sur laquelle je n'ai trouvé aucune information précise. 


QUI VA GARDER LES ENFANTS ? PARTAGE DES BIENS ET DROIT DE GARDE.



                                        Vers la fin du Ier siècle avant J.C., le mariage cum manu tombe en désuétude et le divorce devient plus facile. Or, le mariage n'est pas seulement l'échange de vœux solennels, mais aussi celui d'une dot, généralement payée par la famille de l'épouse à son mari. Les sommes engagées sont parfois considérables et ce n'est pas fait pour apaiser les esprits au moment de la séparation puisque chaque partie demande à conserver la dot en question. Il faut remarquer que, dans le cas d'un mariage sine manu, la propriété des deux époux est distincte, et seule la dot est mise en commun. Quant aux enfants, ils sont sous la patria potestas (autorité qui donne, grosso modo, toute puissance sur la famille) du père et la question de la garde ne se pose même pas. Voilà qui simplifie singulièrement les choses...

                                        Grossièrement résumé, le mari conserve une partie de la dot si l'épouse est adultère (l'adultère du mari n'étant pas reconnu par la loi romaine....) ; dans le cas contraire, elle en récupère la totalité. En général, l'époux doit donc restituer la dot et on conseille souvent aux hommes de mettre cet argent de côté, de façon à pouvoir le rendre sans délai. La somme étant parfois extrêmement élevée, elle peut peser lourd dans la relation entre mari et femme : plus la dot est importante, plus l'épouse a d'influence dans le mariage puisqu'elle a les moyens d'exercer une pression financière non négligeable. Mais si elle est cause du divorce ou si elle (ou son tuteur) en est l'instigatrice (ou l'instigateur), l'ex-époux peut garder 1/6 de la dot par enfant, et 1/6 supplémentaire si sa femme a été adultère.

Famille romaine. (©Mary Harrsch via Flickr.)



                                        En ce qui concerne les enfants issus de l'union, je me permets de parler de "garde" - bien que la notion soit quelque peu anachronique. Les enfants étant sous la tutelle exclusive de leur père, ils restent avec lui en cas de divorce. Dans la pratique, un homme peut tout à fait empêcher son ex-femme de revoir ses enfants mais, en cas de séparation à l'amiable, on peut adopter un autre arrangement, qui permet par exemple aux plus jeunes bambins de rester avec leur mère. Le père reste toutefois responsable financièrement, quelque soit le lieu de résidence de sa progéniture. Dans la majorité des cas, le père garde donc les enfants, mais il peut arriver qu'un tribunal en décide autrement : une femme obtient ainsi la garde de son fils parce que le père est jugé "mauvais”, et telle autre traîne en justice son ex-mari, pour l'obliger à assumer la responsabilité financière de leurs rejetons.

                                        Enfin, notons que la loi romaine, qui prévoit tout, envisage aussi le cas d'une femme se découvrant enceinte après le divorce. En l'absence de tests ADN, il serait alors facile à l'ex-époux de nier la paternité, raison pour laquelle la femme doit annoncer sa grossesse dans les 30 jours suivant le divorce, et elle peut s'attendre à recevoir la visite de témoins, venus constater la véracité de ses dires. (Mais entre nous, ça ne garantit pas vraiment la paternité !)


Relief montrant une mère allaitant son enfant. (©B. McManus via Vroma.org.)


L'UN RESTE, L'AUTRE PART : ÉVOLUTION DE LA LÉGISLATION.


                                        Le divorce facilité et permis aux femmes, le nombre de séparations s'accroît de façon exponentielle, et nous avons dit que l'on divorçait pour n'importe quelle raison, en particulier politique. La législation romaine s'adapte en conséquence, en tentant d'enrayer cette augmentation, d'abord sous Auguste puis de façon plus sévère à partir de Constantin. Bien que ce durcissement s'amorce avec les Empereurs chrétiens, il n'est pas forcément lié à leur religion, et il faut ajouter que nous ignorons dans quelle mesure ces lois étaient appliquées, ni si les peines étaient effectives, ou seulement théoriques.

                                        Sous le règne d'Auguste (qui divorça lui-même trois fois. Les conseillers ne sont pas les payeurs...), plusieurs lois sont promulguées pour tenter d'enrayer le relâchement des moeurs : la répudiation doit se faire devant 7 témoins, une affranchie mariée à son patron ne peut pas divorcer, on retient une partie de la dot si l'épouse est cause du divorce. Les divorces ne sont pas spécifiquement visés, puisqu'un mari a dans le même temps obligation de répudier sa femme en cas d’adultère, sous peine d’être inculpé lui aussi. Cette législation ne dissuade pas les Romains, qui  divorcent encore et toujours.



Auguste en grand pontife. (©Alphadinon via wikipedia.)

                                        Vers le IIème siècle, les mœurs évoluent progressivement et on regarde d'un œil plus critique cette succession de divorces et de remariages. Il faudra toutefois attendre les empereurs chrétiens (bien que le rôle de la religion fasse débat auprès des spécialistes) pour que la législation se durcisse. Constantin est le premier à limiter le divorce. Une femme doit alors prouver que son mari est un meurtrier, un empoisonneur, un violateur des sépulcres - ou bien elle perd sa dot. Le mari, quant à lui, ne peut divorcer que si son épouse est une empoisonneuse ou qu'elle a commis l'adultère, faute de quoi son ex-femme pourra se saisir de la dot de sa nouvelle épouse, si jamais il se remarie. A noter que la législation de Constantin instaure des pénalités très lourdes, mais n'invalide pas les divorces : les séparations à l'amiable sont toujours possibles.

                                        Julien abolit ces pénalités, mais elles sont rétablies et même aggravées par Théodose en 421. Pour divorcer, une femme doit prouver que son mari est coupable de crimes graves, ou bien elle perd sa dot et risque la déportation. Si elle peut prouver qu'il est bien un criminel, elle conserve sa dot mais ne pourra jamais se remarier. Toutefois, cette législation ne s'applique que dans l'Empire romain d'Occident, et n'affecte pas les divorces à l'amiable.

                                        En 449, le Code de Justinien introduit de nouveaux motifs permettant à une épouse de divorcer sans encourir de pénalités : si son mari projette de l'assassiner (!!), la fouette, amène des prostituées sous le toit familial, commet l'adultère avec une femme mariée. Le divorce par consentement mutuel n'est plus permis que dans certaines circonstances (stérilité au bout de 3 ans de mariage, vœu de chasteté des époux...) Dans la partie occidentale de l'Empire, il demeure toutefois quasiment impossible à une femme de divorcer, sauf si son mari y consent, ou qu'elle peut prouver qu'il est un meurtrier.

ELLE S'EN VA : EN GUISE DE CONCLUSION.



                                        Ainsi, la législation sur le divorce a radicalement changé au cours de l'Histoire romaine : strictement réglementé à l'origine et apanage exclusif des hommes, il devient plus facile dès lors qu'aucun motif n'est nécessaire à strictement parler. Surtout, il s'ouvre aux femmes vers la fin de la République et, jusqu'à lors éternelles mineures passant de la tutelle paternelle à celle de leurs époux, n'ayant pas leur mot à dire quant au devenir de leur mariage, elle acquièrent le droit de divorcer et, recevant une grande partie de leur dot, obtiennent une relative indépendance financière. Contrairement à l'idée reçue, les femmes de l'Antiquité romaine ont donc une certaine liberté et la législation relative au divorce a tendance à les protéger - même si elles ne seront jamais les égales des hommes. Les modifications ultérieures, notamment sous Constantin et Justinien, sont d'ailleurs particulièrement sévères à leur égard, même si l'on ignore dans quelle mesure elles sont alors appliquées.

                                        Toutefois, la pratique du divorce et sa large diffusion dans la société romaine sont de plus en plus perçues comme un signe patent du relâchement des mœurs, voire une preuve de la décadence de la société. Ceci étant, même le code de Justinien n'interdit pas le divorce, et ce seront les Chrétiens qui fixeront le caractère indissoluble du mariage, précisément en réaction à ce qui est  vécu comme l'avilissement moral de la société. Désormais, on reste mariés pour le meilleur et pour le pire - y compris quand le meilleur est passé...


3 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour ce post sur Le Divorce dans la Rome Antique. Il m'a beaucoup aidé pour compléter un travail en cours de latin. C'est complet et très clair, et en plus, ce n'est pas ennuyeux !

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  2. Merci à vous pour votre commentaire ;-) Ravie d'avoir pu vous aider, et toujours aussi contente d'avoir des retours...

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  3. merci c'est super pour un exposé en latin

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