dimanche 26 août 2012

Nîmes : le futur musée de la romanité.

                                        La ville de Nîmes, dans laquelle je vis aujourd'hui, est connue pour ses férias, sa brandade, et surtout son exceptionnel patrimoine antique, des célèbres arènes à la Maison Carrée, en passant par le Temple de Diane ou la Tour Magne. J'ai déjà eu l'occasion de vous présenter deux de ces monuments (La Maison Carrée ici et la Porte Auguste ici ), et je compte bien m'intéresser aux autres prochainement... Nîmes possède également, sur le boulevard Amiral Courbet, un musée archéologique exposant les objets et vestiges découverts lors de fouilles. Bien que charmant et agréable à visiter, j'admets que le bâtiment, faute de place, ne permet pas de mettre en valeur ce patrimoine, pourtant remarquable. C'est la raison pour laquelle la ville a décidé la construction d'un nouveau Musée, destiné à accueillir l'ensemble des collections.


                                        Au terme d'un concours international d'architecture, Nîmes a retenu le projet présenté par Elizabeth et Christian de Portzamparc : un superbe édifice à la modernité revendiqué, situé face aux Arènes, auxquelles il répond directement. Parfaitement intégré au paysage urbain, le futur bâtiment séduit par la finesse de ses lignes, la légèreté d'une façade composée de multiples carreaux de verre, simulant le drapé de la toge romaine, tout en réinterprétant l'art de la mosaïque. La transparence du matériau permet ainsi le passage de la lumière, de même qu'une communication permanente entre l'intérieur et l'extérieur. Comme le dit Elizabeth de Portzamparc :
"Face aux arènes, masse de pierre au dessin magnifique des arcs que Rome a laissé, le nouveau projet rayonne e une présence claire, lumineuse, une architecture presque fluide et diaphane qui semble en lévitation sur le site et sur le jardin archéologique."






 Le jardin, justement, est sans doute l'un des aspects les plus intéressants du projet. En effet, l'édifice sera traversé par un passage public, conduisant à un jardin archéologique ouvert à tous, présentant notamment des vestiges de l'enceinte romaine. Pour y accéder, le passant traversera un atrium de 17 m de hauteur, présentant une reconstitution du sanctuaire de la Source, lieu de culte païen qui fut le premier embryon de la future Nemausus.



                                         Le musée en lui-même ambitionne d'offrir au visiteur un parcours chronologique et thématique qui, du VII ème siècle avant J.C. jusqu'au Moyen-Âge, l'invitera à s'imprégner de l'évolution d'une Cité romanisée, et qui porte depuis lors cette empreinte dans sa chair. Les vestiges pré-romains, l'architecture des domus locales, les superbes mosaïques révélées par les fouilles menées en particulier sur l'Avenue Jean Jaurès (et que l'on pourra admirer depuis une mezzanine), les objets et stèles funéraires liés à la religion et au monde des morts : autant de sujets explorés d'une salle à l'autre, dans des pièces de dimensions variables, selon les œuvres exposées puisque des salles de 6m50 de hauteur voisineront avec des espaces plus intimistes, en adéquation avec la scénographie la plus adaptée.



                                         Ayant pour ambition affichée de devenir "une référence sur la thématique de l'antiquité Gallo-romaine", de "restituer les vestiges romains dans leur contexte antique" et bien sûr de mettre en valeur les milliers de pièces des collections du musée archéologique de la ville, Nîmes a misé sur des technologies innovantes et sur l'interactivité : vidéos, 3D, réalité augmentée... Tout cela afin de présenter vestiges et objets dans leur contexte spatio-temporel et de reconstituer les monuments disparus aux yeux des visiteurs. L'idée est d'autant plus attrayante qu'elle semble en parfaite harmonie avec le projet architectural retenu : une communication entre l'antiquité et la modernité, permettant au public de se réapproprier ce patrimoine exceptionnel qui a fait de Nîmes ce qu'elle est aujourd'hui. A ce titre, je crois qu'il y a là un véritable parti pris et que, loin du simple gadget ludique, l'interactivité répond à ce désir d'impliquer le visiteur dans un dialogue avec ceux qui nous ont précédé sur ce sol.


                                        Personnellement, je suis conquise par les promesses de ce futur musée de la romanité - auxquelles je veux croire. Au-delà des projections visuelles présentées dans ce billet, restent les chiffres, impressionnants : une surface de 10 000 m² pour 3500 m² d'exposition, 25 000 pièces comprenant la plus riche collection d'inscriptions latines de France, 5500m² de réserve... N'en jetez plus ! Ah, si, quand même : 59,5 millions d'euros de coût total... Mais bon, si c'est pour la grandeur de Rome (ou de Nîmes, question de point de vue...), j'affirme qu'il ne faut pas regarder à la dépense ! Démarrage des travaux prévu à l'Automne 2013, avec une ouverture au 1er semestre 2017. Plus que 5 ans à attendre...



Pour patienter, le projet d'Elizabeth et Christian de Portzamparc est présenté dans le hall du Carré d'Art, jusqu'au 1er Octobre 2012.

Et pour en savoir plus, direction le site de la ville de Nîmes, avec une vidéo et la brochure, ici !

Toutes les photos  © E et C de Portzamparc, reproduites avec l'aimable autorisation de la ville de Nîmes.
   

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