dimanche 3 février 2013

Tout ce qui brille : bijoux de la Rome antique.



                                        Je suis aussi brune qu'elle est blonde, aussi fine qu'elle est pulpeuse. Pourtant, il y a une Marilyn Monroe qui sommeille en moi, et j'ai parfois envie de chanter, moi aussi : "A kiss on the hand / May be quite continental / But diamonds are a girl's best friends !". Allez, je l'avoue : j'exagère un peu. Je suis effectivement attachée aux bijoux, mais ils ont à mes yeux valeur de symbole, et sont les porteurs d'une charge émotionnelle, les agents d'une transmission familiale. Cela dit, je ne cracherais pas sur un solitaire.  Quand j'ai rédigé, il y a quelques semaines, un billet sur la tenue vestimentaire des Romaines, il y a deux aspects de la question que j'ai volontairement laissés en suspens : les cosmétiques, et les bijoux. Dans les deux cas, je n'avais pas envie de traiter ces sujets à la va-vite, et j'ai préféré attendre de leur consacrer toute la place qu'ils méritent. Et c'est ainsi que je reviens aujourd'hui sur les bijoux dans l'Antiquité romaine : Tiffany's.... Cartier.... Talk To Me, Harry Winston, tell me all about it !

Portait de femme, Ier siècle avant J.C..

ORIGINE ET ÉVOLUTION DES BIJOUX.


                                        Ce n'est pas la première fois que j'écris cette phrase, et ça commence à devenir lassant, mais enfin, c'est ainsi : l'art de la joaillerie, chez les Romains, s'inspire en grande partie des Étrusques. A se demander ce que l'on ferait sans ce peuple, que l'on connaît finalement assez mal, établi grosso modo sur l'actuelle Toscane, et qui y prospéra du VIIème siècle avant J.C. jusqu'à leur assimilation par les Romains, au Ier siècle avant notre ère... Remarquables artisans, les Étrusques avaient mis au point de nombreuses techniques, directement importées des civilisations méditerranéennes avec lesquelles ils avaient été en contact - Grecs, Égyptiens, Syriens, Phéniciens. Autant d'influences qu'ils parvinrent à fusionner, pour donner naissance à des pièces sublimes, fonctionnelles et pourtant très élaborées.

Exemple de bijoux en filigrane. (Pas romain, pour le coup !)

                                        Deux des techniques utilisées par les Étrusques sont largement employées par les Romains - au point qu'elles perdurent encore aujourd'hui : la granulation (qui consiste à souder au bijou des milliers de granules d'or minuscules) et le filigrane (des fils d'or ou d'argent entrelacés puis soudés sur une même pièce de métal). Les Romains - et surtout les Romaines - adoptent la mode étrusque et arborent des bijoux fabriqués en or (l'argent est moins courant) et perles de verre, souvent façonnés par des artisans Grecs.

Technique de la granulation.

                                        Cependant, au fil des conquêtes et avec l'extension de l'Empire romain, les influences se diversifient : les apports des diverses cultures - aussi bien orientales que nord-africaines ou même celtes - tendent à complexifier la conception des bijoux, qui deviennent de plus en plus ostentatoires.
"Mais vos mères ont enfanté des filles délicates ; vous voulez porter des habits brochés d'or; vous voulez des coiffures variées pour vos cheveux parfumés ; vous voulez montrer une main étincelante de pierreries. Vous ornez votre cou de perles tirées de l'Orient, et si grosses, qu'elles sont un fardeau pour vos oreilles. Cependant nous ne devons pas accuser les soins que vous prenez pour plaire, car ce siècle est aussi témoin de la recherche des hommes dans leur parure. " (Ovide, "Cosmétiques")


De même, l'introduction de nouvelles matières premières, comme certaines pierres précieuses importées depuis les confins de l'Empire, offre de nouvelles possibilités, et les pièces deviennent de plus en plus spectaculaires. Au point qu'au cours de la deuxième guerre punique est votée une loi, la lex Oppia,, destinée à lutter contre cet étalage de luxe ! Elle punit d'une forte amende les femmes arborant trop de bijoux ou des vêtements de couleur, et prétend investir dans la guerre l'argent ainsi économisé. En 195 avant J.C., les femmes, furieuses, descendent manifester dans la rue : "la guerre punique est finie depuis belle lurette, rendez-nous nos bijoux !" revendiquent-elles en substance.  Le consul Caton l'Ancien, toujours aussi revêche, a beau bougonner et s'indigner, la loi est abrogée.

"Le Capitole était rempli d'une foule d'hommes partagés aussi en deux camps. Les femmes elles-mêmes, sans se laisser arrêter par aucune autorité ni par la pudeur, ni par les ordres de leurs maris, sortaient de leurs maisons; on les voyait assiéger toutes les rues de la ville, toutes les avenues du forum et conjurer les hommes qui s'y rendaient de consentir à ce qu'on ne privât point les femmes de leurs parures, dans un moment où la république était si florissante et où la fortune des particuliers s'augmentait de jour en jour.  Ces rassemblements de femmes devenaient chaque jour plus considérables; il en arrivait des places et bourgs du voisinage. Déjà même elles osaient s'adresser aux consuls, aux préteurs, aux autres magistrats et les fatiguer de leurs sollicitations." (Tite-Live, "Histoire Romaine", XXXIV - 34.)

Collier en or et verre - Vème s. av. J.C. (Photo Mary Harrsch.)



                                        Cette débauche de luxe va en s'accentuant, et aux IIIe et IVe siècle de notre ère, la mode syrienne prédomine. Elle se caractérise par de grands bijoux, lourds et imposants : colliers composés de cylindres d'or, bracelets à  enroulements multiples, boucles d'oreilles tombantes constituées de plusieurs perles et de pendeloques. A l'instar du costume, les bijoux s'orientalisent.

MATÉRIAUX.


                                        Les perles sont très prisées : les Romaines préfèrent leur coloration naturelle au clinquant du diamant. Les perles du golfe Persique sont particulièrement appréciées, et sont parfois combinées à des émeraudes ou des péridots d’Égypte, ou encore des cornalines, jaspes, lapis-lazuli ou onyx de Perse.
 "Les femmes mettent leur gloire à en charger leurs doigts, et à en suspendre deux et trois à leurs oreilles. Il y a pour cet objet de luxe des noms et des raffinements inventés par une excessive corruption. Une boucle d'oreille qui porte deux ou trois perles s'appelle grelot, comme si les femmes se plaisaient au bruit et au choc de ces perles. Déjà les moins riches affectent ces joyaux ; elles disent qu'une perle est en public le licteur d'une femme. Bien plus, elles en portent à leurs pieds; elles en ornent non seulement les cordons de leur chaussure, mais encore leur chaussure tout entière; ce n'est plus assez de porter des perles, il faut les fouler et marcher dessus. " (Pline l'Ancien, "Histoire Naturelle", IX - 55.)


Boucle d'oreille en or et perles - Ier s.

                                        Cependant, la pierre précieuse favorite des Romaines reste l'ambre - au point qu'il existe une "route de l'ambre", acheminant le joli caillou depuis Gdansk, épicentre de la production, jusqu'à Rome même. Vers la fin de l'Empire, on rencontre aussi des pierres précieuses venues d'Extrême-Orient, comme le saphir ou la topaze, importées d'Inde ou du Sri Lanka. Bien souvent, les gemmes sont conservées brutes, et non pas polies ou taillées afin de mieux capter la lumière. On les façonne en camaïeu, en cabochon ou on y grave des portraits, et on les porte en bagues ou en pendentifs.

Camée porté en bague. (Getty Museum - Photo M. Harrsch.)




                                        Au Ier siècle avant J.C., on assiste dans les classes les plus aisées à une véritable frénésie, une "collectionnite" aiguë, qui conduit à tous les excès. A titre d'exemple, Marc Antoine offre une somme considérable à un sénateur romain, Marcus Nonius, afin de lui racheter une magnifique opale de la taille d'une noisette, qu'il compte offrir à Cléopâtre. Nonius ayant refusé, Antoine lui propose alors l'alternative suivante : céder la pierre, ou quitter Rome. Et notre sénateur d'opter pour la seconde option...

"Aujourd'hui encore existe une opale pour laquelle Antoine proscrivit le sénateur Nonius (...)  Ce Nonius proscrit fuyait, n'emportant de tout son bien que son anneau, estimé, cela est sûr, 2 millions de sesterces. Singulière cruauté, singulière passion du luxe chez Antoine, qui proscrivait pour une pierre précieuse; et non moins singulière obstination chez Nonius, qui s'éprenait de la cause de sa proscription, tandis qu'on voit les brutes même s'arracher les parties du corps  pour lesquelles elles se savent en péril." (Pline l'ancien, "Histoire Naturelle", XXXVII - 21.)

LES DIFFÉRENTS TYPES DE BIJOUX.


Fibule en or, IIIème s. av. J.C. (© Met Museum.)

                                       La plupart des bijoux de la Rome antique ont une valeur fonctionnelle, tout autant que décorative. Parmi les accessoires les plus courants, citons la broche ou la fibule, utilisée pour attacher les vêtements - un peu comme une épingle à nourrice. La variété de modèles est impressionnante, de l'agrafe toute simple à celles richement décorées, ornées par exemple d'un camée glyptique en creux, d'un buste de femme, ou encore d'une Victoire ailée. Une fois encore, ces différentes conceptions, plus ou moins travaillées, dénotent le statut social de leur propriétaire.


Épingle en verre, Ier - IVème s. av. J.C. (© Met Museum.)

                                        Tout comme les fibules, les épingles à cheveux sont avant tout des ustensiles pratiques, fixant les coiffures féminines. Mais cette fonction utilitaire s'est rapidement doublée d'un rôle esthétique. L'évolution de la coiffure a évidemment entraîné des changements dans la conception des épingles, plus longues et ouvragées pour parer les coiffures les plus complexes. Certaines, fabriquées en or, argent ou ivoire, sont extrêmement ornementées : par exemple illustrées de sculptures de déesses ou de scènes mythologiques, ou encore incrustées de pierres précieuses. Les plus simples et les moins coûteuses sont façonnées à partir d'os ou de bois. Toujours dans le domaine des accessoires capillaires, il existe aussi des filets tressés en fil d'or.

Bracelet en or figurant un serpent.

                                        Les bracelets se portent par paires, autour des bras - et non des poignets. La forme du serpent se prêtant particulièrement bien à la structure de cette pièce, le symbole est très présent. En tant que symbole d'immortalité, il n'est pas rare que les bijoux le représentant soient placés dans les tombes : on a ainsi dégagé des sépultures qui démontrent que  les femmes pouvaient parfois revêtir jusqu'à 7 bracelets sur chaque bras.

Boucles d'oreilles, époque impériale. (Photo M. Harrsch.)

                                        Les boucles d'oreille semblent être une invention romaine - il faut bien innover de temps en temps! Elles apparaissent vers 300 avant J.C., et sont fabriquées en or, grâce aux fameuses techniques héritées des Étrusques (granulation et filigrane). Au départ assez simples, elles deviennent de plus en plus ouvragées, souvent ornées d'épis de blé, de Bacchantes ou d'effigies du Dieu Éros. Elles ont également tendance à s'allonger, descendant parfois jusque dans la cou.


Pendentif avec camée.

                                         Les colliers se portent généralement courts, leur longueur ne dépassant pas le cou. L'un des modèles les plus courant est le torque, emprunté aux Celtes et aux Gaulois (chez qui il était un symbole guerrier, mais ceci est une autre histoire...) Le plus souvent en or, il en existe des variétés plus modestes, en cuivre par exemple.

Bague sertie d'une pierre.
                                        Les bagues sont pour la plupart serties de pierres ou figurent des animaux ou des figures mythologiques. L'anneau se porte le plus souvent à l'auriculaire - ce qui explique leur petite taille. Les Romains ne connaissent pas l'alliance proprement dite : seule la bague de fiançailles existe dans la culture romaine. Elle est offerte à la future mariée par l'époux lorsque l'union est décidée, et elle se porte à l'annulaire gauche, que les Romains croyaient directement relié au cœur. Il est à noter que les hommes ne portent aucune bague de fiançailles, puisque celle-ci symbolise avant tout l'appropriation de la femme par l'homme... (J'entends déjà les Chiennes de Garde !)

SYMBOLES ET TALISMANS.


                                        Outre un rôle utilitaire et ornemental, j'ai signalé que les bijoux romains peuvent aussi revêtir une fonction apotropaïque (ou protectrice, si vous préférez !), en tant qu'amulettes ou talismans. Dans ce cas, ils sont décorés de symboles sensés attirer la chance, éloigner le mauvais œil, procurer la fortune ou la santé. Certains se rencontrent fréquemment :

  • Le nœud Héraclès, inspiré des Grecs, utilisé comme amulette protectrice;
  • la couronne d'Isis - motif emprunté à l’Égypte - fréquemment utilisée pour des boucles d'oreille au cours du IIe siècle avant J.C. ;
  • les poissons qui représentent la fertilité et l'abondance ;
  • les araignées, gages de clairvoyance en affaires,
  • la "corne" qui protège contre le "mauvais œil" (symbole toujours vivace dans le Sud de l'Italie),
  • l'aigle, qui apporte la puissance et la gloire
  • le phallus, qui protège et attire la chance.
  • le serpent enroulé (symbole d'immortalité), ornant fréquemment les bracelets ;
Exemple de bijou avec le nœud d’Héraclès.

A ce sujet, Suétone cite cette anecdote, relative à Néron : Messaline, épouse de Claude et rivale d’Agrippine, envoie des tueurs étrangler son fils Néron, encore bébé.

"On ajouta que les meurtriers s'étaient enfuis, effrayés à la vue d'un serpent qui s'élança de son oreiller. Ce qui donna lieu à ce conte, c'est qu'on trouva un jour la peau d'un serpent auprès du chevet de son lit. Sa mère la lui fit porter pendant quelque temps à son bras droit dans un bracelet d'or." (Suétone, "Vie De Néron", VI)

                                        Ce type de "porte-bonheur" n'est pas l'apanage des femmes, et les hommes les revêtent également - bien que généralement de façon plus discrète. Par ailleurs, les jeunes garçons de naissance libre portent autour du cou la "bulla" - sorte de pendentif en or (en cuivre pour les moins aisés) contenant des amulettes de protection destinées à conjurer le sort. Ils ne la quittent qu'à l'âge de 16 ans, au cours d'une cérémonie officielle. Les petites filles arborent, jusqu'à leur mariage, la lunula - un pendentif en forme de lune, symbole de Diane (la Déesse vierge.) Pour un tour exhaustif de la question, signalons enfin que les petits garçons ont souvent au doigt un petit anneau d'or, sculpté d'un phallus pour leur porter chance.

Bulla en or.

UN MARQUEUR SOCIAL.


                                        J'ai eu l'occasion d'insister sur le rôle que jouaient les vêtements, révélateurs de la richesse et du statut social. Il en va de même pour les bijoux, qui se portent avec ostentation. A ce titre, il est symptomatique de constater que les pièces de monnaie montées en bijoux, sont assez fréquentes dans l'Antiquité romaine : quel meilleur moyen d'étaler sa richesse que de les porter en broche, collier ou bague ?! S'il ne s'agit pas d'une invention romaine, l'utilisation de la monnaie en bijouterie est particulièrement appréciée à Rome. Témoin de la richesse de celle qui les arbore, les bijoux sont également considérés comme un véritable patrimoine, que les femmes se transmettent de génération en génération.

Pièce de monnaie à l'effigie de Marc Aurèle, montée en bague.




                                        Sans surprise, plus un bijou est ouvragé, plus il est cher. Bien évidemment, les pierres précieuses et les matériaux les plus rares ne sont pas à la portée de toutes les bourses, et restent réservés aux classes supérieures - qui en font souvent un objet de snobisme.  Pour preuve, cette anecdote rapportée par Pline l'Ancien au sujet du musicien thébain Isménias (IVème siècle avant J.C.) :

"On trouve seulement que le joueur de flûte Isménias avait coutume de porter plusieurs belles pierres, et sa vanité est le sujet d'une anecdote : une émeraude sur laquelle était gravée [la Danaïde] Amymone fut mise en vente dans l'île de Chypre au prix de six deniers d'or; il ordonna qu'on la lui achetât. Mais le marchand ayant diminué le prix, lui renvoya deux deniers; Isménias dit alors : "Par Hercule, c'est maladroit : voila qui déprécie grandement la pierrerie."" (Pline l'Ancien, Ibid, XXXVII - 3.)

Cependant, des pièces plus simples ou confectionnées à partir de lave durcie, de coquillage ou de verre sont plus accessibles, et donc portées par des gens plus modestes (et du coup, snobées par les patriciennes...). Prenons l'exemple du verre, introduit au Ier siècle avant J.C. : les Syriens et les Palestiniens ont été les premiers à en maîtriser la cuisson et le soufflage, ainsi que la coloration - qui s'obtient en ajoutant des minéraux tels que le cuivre, le fer, le plomb et l'étain au verre en fusion. Ces techniques, ainsi qu'une conception plus rapide et moins coûteuse, rendent possible une production "de masse", qui permet une plus large diffusion des bijoux, et les met à la portée des bourses plus modestes. Les verreries de Murano donnent aujourd'hui une petite idée de ce que pouvaient être les réalisations de l'époque.


Mosaïque, Ier siècle avant J.C.

ET LES HOMMES, DANS TOUT CA ?


                                        Oui, qu'en est-il des hommes, à propos ? Si les bijoux d'une femme traduisent son appartenance à une classe sociale, il en va exactement de même pour ces messieurs. A une restriction près, tout de même : il est plutôt mal vu pour un romain de se promener, truffé de pierres précieuses comme une dinde de marrons à Noël ! Hormis quelques joyeux excentriques (tel l'admirable Mécène, son goût prononcé pour les parures, bagues et autres cailloux lui valant d'être surnommé par son ami Auguste "mon émeraude d’Étrurie"), le romain viril se contente d'une bague. Enfin ça, c'est pour la théorie : dans la pratique, il semble que la tolérance soit devenue plus grande sous l'Empire, où les fashion victims portaient parfois un anneau à chaque doigt...

" Nous étions dans ces magnificences, quand Trimalcion en personne fut amené au son de la musique et déposé au milieu de tout petits oreillers. Cet aspect imprévu nous arracha des rires mal dissimulés. Figurez-vous un manteau écarlate, d'où sortait sa tête toute rasée, et tout autour de son cou emmailloté dans sa robe, il avait encore jeté un foulard à large bordure rouge, orné de franges qui pendaient de tous côtés. Il portait en outre au petit doigt de la main gauche un large anneau légèrement doré, et à la dernière phalange du doigt suivant une bague plus petite et toute d'or, à ce qu'il me sembla, mais incrustée d'une manière d'étoiles en fer. Et voulant nous montrer encore d'autres richesses, il découvrit son bras droit qu'ornaient un bracelet d'or, et un cercle d'ivoire fermé par une plaque d'émail. " (Pétrone, "Satiricon", XXII - XXIII.)

La bague (ou les bagues, pour les plus coquets) est un symbole majeur du statut social : s'il est souvent en or, les artisans ont appris à combiner le précieux métal à du cuivre, par exemple, afin de le rendre plus solide. Les Sénateurs et les chevaliers portent un anneau d'or (en fer, à l'origine), mais il existe d'autres bagues typiquement masculines, en particulier celles qui sont incrustées d'un symbole ou d'un sceau personnel, utilisées pour authentifier et sceller la correspondance.  La pierre précieuse sertie dans la bague est alors sculptée de l'emblème personnel du propriétaire, mais on trouve des modèles grossiers (mais moins chers), en verre, représentant notamment des Dieux.

Bague avec sceau.

                                        On le voit, la thématique est riche et complexe. Les vêtements féminins ne varient guère d'une classe sociale à l'autre, si ce n'est par la qualité du tissu : dès lors, ces accessoires deviennent essentiels dans la parure féminine, seul moyen pour ces dames de se distinguer, d'affirmer leur rang dans la société romaine - au même titre que la coiffure. Objets précieux, conservés avec soin et parfois enterrés avec les défunts, les pièces qui sont parvenues jusqu'à nous sont souvent d'une grande beauté, et d'une incroyable modernité. Au point que les grands joailliers actuels n'hésitent pas à y puiser leur inspiration : je pense notamment à Bulgari, bien sûr. Preuve que, 2000 ans plus tard, Marilyn avait raison - diamonds are, indeed, a girl's best friends !

9 commentaires:

Titus_Pullo a dit…

Bonjour,

Je suis arrivé par hasard sur votre blog en faisant des recherches sur l'autre fou furieux de Caligula et je tiens à vous dire que votre blog est très intéressant.

Je trouve que c'est bien écrit avec des sujets variés parsemés de petites anecdotes comme je les aime.

Je suis comme vous : un passionné d'histoire sans être un archéologue ou historien.

J'avais un temps comme projet de faire un blog sur l'Antiquité romaine mais j'ai abandonné par manque de temps (et de motivation).

Continuez comme ça,

Titus_Pullo de la Colonia Julia Viennensis

FL a dit…

Bonjour, et merci beaucoup pour votre message : ça me fait vraiment plaisir de voir que vous appréciez mon blog !

Et puis, nous avons pas apparemment pas mal de points communs - à commencer par cette passion pour l'antiquité, en amateurs enthousiastes. Moi à Nîmes et vous à Vienne, il faut dire que nous avons de quoi faire...

J'espère que je continuerai à vous intéresser (je vais essayer, en tous cas !) et un dernier mot pour vous remercier pour le choix du pseudo : j'adore !!!

Anonyme a dit…

Salut !
Je faisais des recherches sur les bijoux et je suis tombé sur ton blog.
Il est génial ! Super complet, de belles images, bravo et merci beaucoup !!!

FL a dit…

Super ! Merci pour ton commentaire et tes compliments. J'espère que tu as trouvé tous les renseignements que tu cherchais :-)

Anonyme a dit…

bravo pour cet article passionnant!

Anonyme a dit…

Bonjour,
Félicitations pour votre blog, aux commentaires vivants et concis,avec de belles illustrations. Passionné de l'antiquité,je cherche depuis plusieurs années des renseignements sur une paire de boucles d'oreilles que je possède et j'ai cru rêver, leurs sœurs absolument jumelles sont sur votre blog !!Il s'agit des boucles d'oreilles époque impériale (photo M.Harrsch) N° 11 dans la vitrine.
Je n'ai trouvé personne qui soit capable de me renseigner sur leur époque, donc maintenant c'est fait, mais pourriez-vous me communiquer dans quel musée ce cliché a été pris, et si vous auriez un bibliographie sur ce type de bijoux ?
Cordialement,
elvix

FL a dit…

Merci pour le commentaire anonyme, c'est très gentil d'avoir pris le temps de laisser un petit mot :-)

Et merci aussi à Elvix, surtout que je suis enchantée d'apprendre que cet article aura permis de résoudre un mystère joaillier ! Alors, la photo en question a été prise lors d'une exposition au Musée d'archéologie et d'anthropologie de l'université de Pennsylvanie. En allant sur leur site, j'ai retrouvé la fiche des boucles d'oreille en question : ici

Je pense que les responsables du Musée pourront répondre à vos questions, si toutefois vous désirez en savoir davantage. J'espère avoir pu vous aider...

Margaritae a dit…

Merci pour cet article tres intéressant et très bien fait.
Je devais faire une recherche pour mon cours de latin et ça m'a bien aidé!
Merciiiii

FL a dit…

Je t'en prie ! Ravie de pouvoir aider aux exposés et devoirs de Latin :-)